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La Résistance au cœur du Bocage Bourbonnais

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Stèle Jean BRAY – Saint-Victor

Jean Bray est né le 1er mai 1922 à Henrichemont (Cher). Célibataire, il est cheminot comme son père. Il habite Orval, près de Saint-Amand-Montrond. Réfractaire au STO, il s’engage en résistance sous le pseudonyme de Bardy.

Le 6 juin 1944, Koenig appelle les FFI à l’offensive. Beaucoup d’actions, menées alors par des maquisards souvent inexpérimentés et faiblement armés, tournent mal face à des adversaires plus aguerris. C’est le cas à Saint-Amand-Montrond où, dès le 6 juin au soir, les maquisards prennent la ville. Jean Bray est parmi eux. Il appartient à une compagnie AS MUR qui va devenir la compagnie Surcouf.
Les choses tournent mal pour les maquisards qui doivent se replier le lendemain soir sur la Creuse. Saint-Amand connaît alors une terrible répression allemande et milicienne.

En août 1944, on retrouve Jean Bray dans l’Allier. Il a rejoint en juillet le maquis AS-MUR de Chazemais, qui relève du bataillon Millet de Robert Brissat. Jean appartient à la compagnie Henry du capitaine Phelouzat. Lors des combats de la libération de Montluçon (20-25 août 1944), les deux compagnies du bataillon Millet se scindent : la compagnie Euclide rejoint les secteurs de Sault et de Prémilhat, tandis que la compagnie Henry, chargée du camp des Textiles, des Etourneaux et des Goncourt, investit le château de Bien-Assis, avec l’objectif de se rapprocher de la caserne Richemont où se trouve la garnison allemande. Un des camarades de Jean, Bernard, Raymond Bonnichon de son vrai nom, nous a laissé le récit de ces jours de combats. Le 21, Raymond, après sa faction rue Berthelot, rejoint son groupe qui s’est replié en-dessous du château. En fin de matinée, les Allemands sortent de la caserne, arrosent les maquisards à la mitrailleuse lourde et au mortier, avant de se replier. Des échanges de tirs nourris ont lieu jusqu’au mardi 22. Depuis leur position, les hommes du groupe voient de la fumée s’élever autour de la caserne : les Allemands incendient les maisons des rues environnantes. Le jeudi 24 au soir, la compagnie Henry reçoit l’ordre de rejoindre à pied le château de Brignat afin de se réapprovisionner en munitions, puis de gagner Saint-Victor. C’est le 24 ou le 25 que Jean trouve la mort.
Plusieurs versions circulent, en effet, autour de cette mort. Voici, la version de Raymond Bonnichon. Quand Raymond arrive à Saint-Victor le 25 août au matin, il apprend que des coups de feu ont été échangés durant la nuit lors du passage des Allemands par la route de Dunlop. Un corps est resté sur place : celui de Jean Bray, achevé à coups de crosse par l’ennemi. Si ce fait est exact, il est peu probable que Jean Bray ait participé à cet échange de coups de feu. En effet, que faisait-il sur cette route, alors que ses camarades étaient à Brignat ?
La version de Raymond Bonnichon n’explique donc pas entièrement la mort de son camarade. On peut supposer que Jean Bray aurait été capturé dans l’après-midi du 24 lors des combats autour de la caserne et qu’il aurait servi d’otage aux Allemands. Ces derniers l’auraient abattu dès qu’ils n’en auraient plus eu besoin. Le 25 août, Montluçon est libérée, mais les combats continuent à Lamaids et Quinssaines contre une autre colonne allemande qui menace la ville. Quant au bataillon Millet, il gagne Moulins, après deux jours d’attente à Saint-Victor. Douze hommes du bataillon ont perdu la vie au cours des combats de Montluçon.

Jean Bray a été déclaré Mort pour la France par décision du 6 mai 1946. Son nom figure sur une plaque commémorative de l’église d’Orval et sur une autre plaque située à l’entrée sud du bourg de Saint-Victor.

Sources :

Alain Godignon, Le maquis de Chazemais, Le Grimoire des pays d’Huriel, hors-série, 2023.
Pierre Louty et Béatrice Detivaud, Ceux du maquis 1, les éditions de la Veytizou, 2018.
https://maitron.fr/bray-jean-auguste-francois-pseudonyme-dans-la-resistance-bardy/, notice BRAY Jean, Auguste, François [pseudonyme dans la résistance : Bardy] par Eric Panthou, version mise en ligne le 22 février 2019, dernière modification le 7 octobre 2024.

La plaque située à l’entrée sud de Saint-Victor. Elle est fleurie tous les 8 mai. Une photographie de Jean Bray a été ajoutée sur le pied. Photographie transmise par la mairie de Saint-Victor.