Le cahier d’Henri

Au hasard d’une boîte archive, une chemise livre une liasse de photocopies du siècle dernier… Le cahier d’Henri Vialletet, Facteur…

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Un document rare ?

Parmi les documents hérités de notre camarade Lucien Depresle, un petit fascicule attire l’attention…Il semble bien connu ; c’est le…

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27 mai…

Le 19 juillet 2013, après le vote unanime du sénat et de l’assemblée nationale, le président de la République a…

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Le 6 janvier 1943

Monument installé sur l’esplanade de la gare de Montluçon à la mémoire de la manifestation du 6 janvier 1943Réalisation du…

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Le retour

Des camarades du secteur montluçonnais s’étaient émus, il y a quelques années, de la destruction d’un monument élevé à Quinssaines…

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Eugène LAURENT nous a quittés…

Lors de ses obsèques le 6 avril dernier à Saint Pourçain sur Sioule, Madeleine BODEZ lui a rendu un vibrant hommage.

Cher Monsieur LAURENT, très Cher Eugène,
Il y a des Hommes au parcours exceptionnel qu’on voudrait ne voir jamais partir et vous étiez de ceux-là.
101 ans, un instinct de survie et une volonté hors du commun car vous vous êtes accroché à la vie jusqu’au bout sans jamais vous plaindre, malgré toutes les souffrances endurées, avec une grande humilité et une gentillesse qui forcent l’admiration.
Mais aujourd’hui, Cher Eugène, même si votre modestie doit en souffrir encore une fois, il serait très difficile pour moi de vous laisser partir sans rappeler votre parcours, aux nombreuses personnalités présentes, aux nombreux représentants d’associations patriotiques, au nom aussi de l’AFMD (Association des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation) et du Souvenir Français, deux associations qui vous tenaient à cœur, mais aussi au nom de tous les enseignants, présents ou excusés, qui ont eu la chance de vous rencontrer, au nom de tous les Jeunes que vous avez soutenus et de vos nombreux Amis, devant votre famille et devant les nombreux porte-drapeaux venus vous rendre un hommage bien mérité. (28 drapeaux)

Parcours d’une vie extraordinaire : Eugène LAURENT

Effectivement, derrière un regard jovial, toujours empreint de gentillesse, se cachait un homme hors du commun, au passé digne du plus grand des Respects…
Eugène LAURENT est né le 18 novembre 1921 à SAINT-PRIX. Il est l’aîné d’une fratrie de cinq enfants, son père est facteur à Saint-Gérand le Puy.
Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, il est célibataire et travaille comme boulanger chez un artisan de Lapalisse. IL perd, malheureusement, sa Maman, malade, en 1939.
Très vite, il choisit son camp. Il fait partie des M.U.R. (Mouvements Unis de la Résistance) dès le 26 janvier 1943. Le 8 mars 1943, il est convoqué à VICHY pour le S.T.O. (Service du Travail Obligatoire) mais il refuse de signer.
Il est alors demandé aux Lapalissois d’aller creuser des tranchées antichars sur le terrain d’aviation de Périgny pendant la journée. Eugène LAURENT refuse catégoriquement car il travaille déjà à la boulangerie la nuit et ne peut donc travailler jour et nuit et de plus, comme il est d’ailleurs à cette époque en possession d’une fausse carte d’identité, il se croit à l’abri de toutes représailles.
C’était sans compter sur la détermination du Capitaine de la Gestapo GUESSLER et d’un agent hitlérien. Ces différents refus lui valent de faire partie de la rafle de 25 Lapalissois arrêtés le 10 mars 1943. (Il y a 80 ans !)
Comme ses camarades, ils sont alors conduits à la Mal-Coiffée à MOULINS, prison militaire allemande entre 1940 et 1944.
Dix Lapalissois seront relâchés mais, Eugène avec ses compagnons d’infortune est transféré à Compiègne le 27 mai 1943. Compiègne est alors un camp de transit et d’internement nazi sur le sol français et d’où Eugène LAURENT repart le 25 juin 1943 dans un convoi pour BUCHENWALD où il arrive le 27 Juin 1943.
Là, à moins de 22 ans, il entre brutalement dans l’univers concentrationnaire nazi et le procédé de déshumanisation commence : le crâne et le corps complètement rasés, désinfecté et vêtu du fameux « pyjama » rayé, il devient « ein Stück » (un morceau, un rien), il devient le matricule 14537 (nombre qu’il faudra impérativement apprendre par cœur et réciter parfaitement en langue allemande sur la place d’appel). Les coups des Kapos pleuvent, la nourriture manque et les corvées de pierres sont quotidiennes. Dans cette ambiance de peur où le four crématoire effectue sans relâche son œuvre macabre, on se répète les phrases entendues à l’arrivée au camp : « On rentre ici par la porte et on en sort par la cheminée », ou encore « Ici, il n’y a ni Dieu, ni Diable, c’est le four crématoire qui fait l’affaire ». Quel Avenir !
C’est presque avec un certain soulagement, même s’il ne connaît pas encore la destination, qu’il apprend quinze jours plus tard, qu’il est transféré …
En effet, le 7 juillet 1943, il embarque dans un convoi formé en gare de WEIMAR et composé de 400 à 600 détenus de nationalités diverses. Dans son wagon, heureusement comme il le dit : « ils ne sont que 60 Stücks ». Après deux jours de voyage, dans des conditions très difficiles, il débarque sur les bords de la mer Baltique à Peenemünde, Centre d’essais d’armes secrètes. En effet, c’est là que se fabriquent les missiles V1 ET V2 qui doivent permettre à Hitler de « conquérir le monde » et surtout de gagner dans un premier temps la Bataille d’Angleterre.
Au début, Eugène LAURENT (matricule 4789) est affecté dans un Kommando de terrassement puis il réussit à se faire enrôler dans un autre Kommando chargé de la pose de tuyaux de ventilation et de chauffage, activité qui va lui permettre de découvrir tous les recoins de cette gigantesque usine. Il va même travailler sur le toit de l’usine d’où il découvre une vue extraordinaire sur la Baltique et les bâtiments de guerre stationnés au large et qui surveillent la zone. Des avions sillonnent le ciel, des bruits stridents parviennent aux oreilles des déportés et ils apprennent que ce sont les bancs d’essai des V2.
Douze heures de travail sous la surveillance de Kapos souvent violents et menaçants et le soir, avant de regagner les sous-sols de l’usine, les détenus sont encore très souvent récupérés pour deux heures de travaux de terrassement. Là, Eugène LAURENT va côtoyer VON BRAUN, cet ingénieur allemand qui a joué un rôle majeur dans le développement des fusées, qui a été nationalisé américain en 1955 et qui est à l’origine de la conquête spatiale. Eugène LAURENT travaillera même à son service. Ce n’est pas d’ailleurs, sans humour, qu’il racontait que des petits Lapalissois ont donc participé à cette grande aventure !!
Et ce n’est pas non plus sans une certaine fierté qu’il a témoigné quand, en avril 2016, le Directeur du musée de Peenemünde est venu le rencontrer et recueillir des informations précieuses pour faire un documentaire franco-allemand. (Une élève de MARMILHAT rencontrée avec Eugène avait fait le CNRD, 1er Prix dans le Puy de Dôme, et avait traduit son texte en allemand et l’avait envoyé au musée de Peenemünde. Le Directeur nous avait contacté parce qu’il n’avait jamais rencontré de survivant au bombardement et il était venu rencontrer Eugène à l’EPADH pour faire un documentaire qui est projeté dans le musée).
Dans la première quinzaine d’Août 1943, à plusieurs reprises des avions survolent Peenemünde à très haute altitude et ce sont vraisemblablement des reconnaissances anglaises. Les batteries antiaériennes restent muettes mais sans doute pour ne pas attirer l’attention. L’enfer se déchaîne pourtant dans la nuit du 17 au 18 Août 1943 : impacts de bombes, avions volant à basse altitude, incendies de toutes parts, les Britanniques viennent de bombarder le camp et le bilan humain et matériel est très important, Eugène LAURENT a perdu près de quarante camarades et reconnaît qu’il a eu beaucoup de chance même si ses tympans ont été perforés par une bombe tombée dans le sable près de lui.
Eugène va alors participer au complet déménagement du camp où il faudra récupérer, démolir et même briser tout ce qui reste après le bombardement et cela toujours sous l’œil attentif et toujours aussi méprisant des gardiens. Plus de dortoirs, plus d’électricité.
Mi-octobre 1943, nouveau départ vers BUCHENWALD et encore deux jours sans nourriture et arrivée à DORA.
Les Lapalissois présents essaient de se regrouper mais sous les vociférations et les coups, la cohorte humaine dévale la voie de chemin de fer et s’engouffre dans un tunnel, « la Caverne du Diable ». Les Allemands ont en effet décidé d’enterrer la nouvelle usine de construction des fusées V1 et V2 et pendant près de six mois, sans sortir du tunnel, Eugène et ses camarades vivent dans la boue, dans les odeurs de soufre, dans le fracas des mines. La troupe des SS et les Kapos sanguinaires ne leur laissent guère de place aux interrogations car la mort est présente à tous les instants de cette vie concentrationnaire. Eugène LAURENT ne peut oublier ni les pendus, ni son camarade BERTHUET, 20 ans, Lapalissois comme lui, sauvagement assassiné à coups de pelle par un SS parce qu’il s’était endormi dans la tête d’une fusée, ni ses amis POIRIER, BATHIER, MALBRUNOT, ni GUILLON qui, malade, a été dirigé vers un camp d’extermination, ni KATZ, Israélite dirigé vers un autre camp et qui n’est jamais revenu.
Eugène LAURENT est affecté tour à tour au montage des chariots sur rail, à l’assemblage de la chambre à combustion et se permet même quelques sabotages très risqués : ainsi il va mettre des morceaux de mouchoir, pris à un civil et déchiré, dans les tuyaux de la tuyère. Ceci montre à quel point il réussit grâce à un moral fort, à résister mentalement et à faire échouer, en partie, le système de destruction auquel il était soumis.
Après six mois de vie souterraine, le camp est reconstruit et Eugène sort enfin du tunnel. La vie est désormais rythmée par les horaires de l’Appel-Platz mais la nourriture est toujours très frugale : une maigre soupe quotidienne avec un petit morceau de pain et un peu de margarine, et la hargne des SS s’exprime toujours avec des séances de pendaison sur l’Apple-Platz ou dans l’entrée du tunnel et les raisons invoquées étaient toujours complot ou sabotage.
Eugène LAURENT reconnaît aussi qu’il a tenu parce qu’il ne fumait pas alors que d’autres échangeaient le peu de nourriture reçue contre du tabac, des mégots et fumaient même du plâtre. Au péril de sa vie, il a même volé le cigare d’un civil en le faisant sauter dans un chariot de ferraille. En étant accusé de voleur, il a été obligé de se mettre complètement nu mais le civil n’a rien trouvé et Eugène a pu, quelques jours plus tard échanger ce cigare contre cinq soupes. Il récupérait tout pour tenir : les trognons de pommes, le pain des morts cachés près de lui, dans les châlits pendant deux ou trois jours pour avoir leur ration, un bout de poireau qu’un civil lui glissait …Bel instinct de survie, toujours se battre, jamais renoncer.
La débâcle allemande s’accélérant, l’évacuation du camp commence dans le désordre mais le 5 Avril 1945 Eugène LAURENT embarque dans un wagon où ils sont environ cent vingt. Le train commence sa lente progression …long stationnement à ELLRICH, on entend des tirs d’artillerie du front tout proche…voie ferrée coupée et débarquement à OSTERODE…la colonne s’engage alors à pied et traverse le Massif du HARTZ jusqu’à GOLAR à une quarantaine kilomètres de là. Tous ceux qui, trop faibles, ne peuvent suivre sont abattus, les autres réintègrent les wagons stationnés à GOLAR et arrivent à RAVENSBRUCK le 14 Avril 1945 après être restés sans aucun ravitaillement pendant neuf jours. Eugène LAURENT sait que beaucoup sont morts mais ne sait combien, lui, dès qu’il pouvait, il buvait l’eau des fossés grâce à sa gamelle qu’il avait gardée, accrochée à lui et il mangeait quelques feuilles d’oseille sauvage qui poussaient sur le chemin. Il avait réussi aussi à emporter dix morceaux de sucre dans sa poche et il en mangera un par jour. A RAVENSBRUCK, la Croix Rouge suédoise qui vient d’évacuer des femmes détenues de ce camp, leur remet heureusement un colis.
Malgré son état de faiblesse très avancé, Eugène LAURENT est encore récupéré pour aller construire des fossés antichars destinés à freiner l’avance russe. Ce fut très dur !
Le 26 Avril 1945, la menace russe se précise et l’évacuation du camp commence : de longues colonnes se forment et prennent à pied la direction du Nord… LUBECK devait être le point terminal ? Aucun ravitaillement… Eugène se souvient avoir mangé de la viande d’un cheval abattu sur la route.
Les SS devenant de plus en plus nerveux, il devenait urgent de prendre le risque de s’évader et le 5 Mai 1945, au crépuscule, l’occasion se présente pour Eugène LAURENT (Jean DESARCE, un ami, s’évade en même temps) : il saute dans un fossé et laisse s’éloigner la colonne. La nuit étant tombée, il part à travers champs et débouche dans un village. Là, il rencontre un Polonais qui lui apprend qu’un commando de prisonniers de guerre français réside dans KRAIEN et celui-ci va le conduire auprès d’eux.
Là, il quitte ses habits de bagnard pour se transformer en Kriegsgefangen (prisonnier de guerre), ses habits sont alors heureusement enterrés car pendant la nuit, un commando de ramassage SS vient contrôler le bâtiment où logent les Français et là encore, Eugène échappe à une mort certaine s’il avait été démasqué.
Le 8 mai 1945, les troupes russes délivrent KRAIEN et Eugène LAURENT peut reprendre enfin, le chemin vers la France.
Après un bref passage à l’hôtel LUTETIA à Paris où sont regroupés tous les déportés avant d’être redirigés dans leur région d’origine, Eugène LAURENT arrive en gare de Saint-Germain-des Fossés où il est accueilli simplement par son frère qui le ramène au domicile familial sur le guidon de sa bicyclette, il pèse 35 kg !!
Son père le soigne et le nourrit au mieux à son retour (beaucoup de riz au lait) mais Eugène, conscient des besoins de sa famille, reprend son travail deux mois seulement après son retour de déportation.
Pendant de nombreuses années, il parle peu car il sent qu’on lui en veut presque d’être revenu alors que tant d’autres sont morts…
Mais depuis les années 80, Monsieur LAURENT avait accepté de témoigner auprès de nombreuses classes de Collèges et Lycées, convaincu que le Devoir de Mémoire était indispensable pour que les sacrifices de ses camarades et le sien, ainsi que celui de tous ceux qui se sont battus pour notre Liberté ne soit pas vains. Il a accompagné beaucoup d’élèves qui se présentaient à l’épreuve du Concours National de la Résistance et de la Déportation.
Jusqu’à 96 ans, il a impressionné encore les élèves et les professeurs qui le recevaient car il délivrait toujours son message avec une grande pudeur, une lucidité qui forçaient l’Admiration et le Respect. Il prenait un réel plaisir à partager avec les jeunes générations et soyons sûrs que tous retiendront sa devise :
« Pardonner mais ne pas oublier ».
Message d’Espoir, de Paix, de Tolérance dont on a bien besoin aujourd’hui.

M. Eugène LAURENT a reçu la croix de Résistance et de la Déportation.
M. Eugène LAURENT a été fait Chevalier de la Légion d’Honneur le 5 avril 2014, à 92 ans, distinction bien méritée.

Le 27 janvier 2022, il a aussi été décoré de la médaille de Citoyen d’Honneur de la ville de Saint-Pourçain-sur-Sioule par le maire, M. Emmanuel FERRAND.

Cher Eugène, jusqu’au dernier jour, vous m’avez dit MERCI pour tout ce que nous avons partagé, MERCI de vous avoir accompagné dans les classes et de vous avoir permis de porter votre message auprès des Jeunes que vous aimiez tant rencontrer, MERCI qu’un Homme comme vous soit mis dans la Lumière alors que vous aviez trop longtemps vécu dans l’ombre, sous terre dans le Tunnel de DORA où vous aviez tant souffert.
Mais, mon Cher Eugène, c’est à nous tous, encore aujourd’hui de vous dire un énorme MERCI. MERCI pour votre courage, MERCI pour tout ce que vous nous avez appris, MERCI pour le prix que Vous et vos compagnons d’infortune avez payé en douleur et sacrifice, pour avoir défendu notre LIBERTE à tous.
Pour tous ceux qui ont eu la chance de vous connaître, vous resterez à jamais un Exemple que nous continuerons à faire vivre et à défendre, vous resterez à jamais dans nos cœurs.
Merci Monsieur LAURENT, Merci Cher Eugène.
Jusque dans vos derniers instants, vous avez rêvé que je vous emmène encore en voyage mais aujourd’hui vous partez seul rejoindre votre chère Clotilde et je vous souhaite bon voyage.
Au revoir, Cher Eugène. Reposez en paix.
Au revoir Monsieur LAURENT.

Madeleine BODEZ (madbodez@yahoo.fr)

Congrès national de Troyes

Les 24, 25 et26 juin 2022  à Troyes l’ANACR a réuni son congrès national 5 ans après celui de Dax…
Le comité départemental de l’Allier avait mandaté deux délégués pour le représenter : Michel Henry et Daniel Levieux. (leur compte-rendu à lire ci-dessous).

Communication institutionnelle

La programmation mémorielle au titre des années 2023 à 2025 publiée par la Direction de la mémoire, de la culture et des archives du Ministère des Armées, communiquée par l’ONACVG est du plus grand intérêt pour alimenter la réflexion de notre association pour structurer l’agenda de ses initiatives (notamment bien sûr en ce qui concerne la mémoire de la Seconde Guerre Mondiale et la Résistance avec les « 80èmes anniversaires » de 43, 44 et 45).

MEMORIAE – Histoire Vivante

Quand les Juniors s’emparent de la Mémoire au club Mémoire du Collège Jean de La Fontaine !

d’un clic ouvrez-leur la porte…

Jeunes d’hier et d’aujourd’hui

Au sortir de la guerre et pendant de nombreuses années, les Résistants militants de l’ANACR ont dû s’activer pour qu’il soit fait droit aux combattants de l’ombre de la reconnaissance de la nation. Et, dans le même élan les commémorations rassemblant les survivants parmi les citoyens d’une République rétablie honoraient la mémoire des disparus qui avaient payé de leur vie la reconquête de la liberté.

La première intention fondatrice de l’association des anciens FTP, avant même la fin du conflit, portait sur la nécessité de faire vivre les valeurs de la Résistance qui avaient charpenté leur engagement et que le Conseil National de la Résistance avait inscrit dans toutes les lignes de son programme.

Trois quarts de siècle plus tard, le temps nous ayant fait perdre la quasi totalité des acteurs survivants, des trois piliers fondateurs de notre engagement associatif il en est deux qui restent incontournables :

Dans son rapport au passé, la commémoration signe le respect que les vivants d’aujourd’hui doivent aux victimes et aux survivants des combats libérateurs de la barbarie de l’occupant et de la trahison de la collaboration.

Dans son rapport au présent, la promotion des valeurs de la Résistance signe l’engagement des citoyens d’aujourd’hui dans la défense de la démocratie, des libertés politiques et des droits de l’homme. L’observation du monde, un siècle après « La Der des Ders », plus d’un demi-siècle après le « Plus jamais ça », déployant le spectacle dramatique des conflits ensanglantant la planète sous toutes ses latitudes, ne peut que nous encourager à relire « Les Jours Heureux » pour reconquérie la Paix en partageant avec les nations du monde l’espérance du CNR :

  • « …l’établissement de la démocratie la plus large en rendant la parole au peuple français…
  • la pleine liberté de pensée, de conscience et d’expression
  • la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’État, des puissances d’argent et des influences étrangères
  • la liberté d’association, de réunion et de manifestation
  • l’inviolabilité du domicile et le secret de la correspondance
  • le respect de la personne humaine
  • l’égalité absolue de tous les citoyens devant la loi. »

La tâche est considérable !

Dès le début des années 50, sous l’impulsion de Pierre Villon, l’ANACR avait fédéré en son sein les différents courants de la Résistance comme le CNR l’avait fait dans l’action.

Mais si l’ANACR se veut toujours gardienne de ce patrimoine mémoriel, notre association ne peut prétendre seule aujourd’hui réussir à le porter et à en propager les valeurs ; c’est une oeuvre collective dans laquelle elle doit s’inscrire en suscitant autour d’elle des partenariats avec des institutions (services de l’Etat, Education Nationale…), des collectivités territoriales, le monde associatif, en valorisant ce que d’autres peuvent faire, en développant les champs de l’étude et de la recherche, en se faisant ressource.

C’est dans cet esprit qu’il nous faut saluer le travaill réalisé au Collège Jean de La Fontaine de Saint-Germain des Fossés. Parmi beaucoup d’autres, l’ANACR a porté sa pierre à l’édifice. Merci à l’architecte.

L’initiative des collégiens de Saint Germain des Fossés vous est livrée ici en illustration ; il en est beaucoup d’autres, réalisées ou à venir, qui s’accordent avec la nouvelle organisation de l’ANACR de l’Allier qui consacre désormais l’un de ses quatre pôles d’activités au travail avec la jeunesse de l’école à l’université…

A suivre !

« C’est proprement ne valoir rien que de n’être utile à personne. »

René DESCARTES (1596-1650)

Les obsèques civiles de Marguerite FAUVERGUE ont eu lieu
le mardi 9 août à 10 heures au cimetière de Moulins.

Allocution de Madame Valérie HATSCH, Préfète de l’Allier

Hommage de l’ANACR rendu par Jacky LAPLUME président départemental de l’ANACR.

Témoignage de Daniel LEVIEUX (ANACR comité local Meillard-Le Montet)

La mémoire de la Résistance perd une grande figure !

… en lien un court reportage de FR3.

Marguerite FAUVERGUE nous a quittés.
La chose paraît incroyable tant elle semblait indestructible.

Christophe BOUTIER, professeur documentaliste au collège de Saint-Germain des Fossés avait conduit les collégiens de son club mémoire auprès d’elle pour recueillir son témoignage… Pour lui comme pour eux -et pour tous ceux qui ont eu le bonheur de la rencontrer- le souvenir en restera impérissable :

extrait de son témoignage :

« … Marguerite était devenue une « passeuse » de mémoire auprès de la jeunesse et des moins jeunes qu’elle savait captiver…
Encore à son âge intellectuellement impressionnante, cultivée, elle avait gardée sa capacité à s’informer et à s’émouvoir. Elle avait entrepris l’écriture d’un nouvel ouvrage…
Enthousiaste, elle avait chaleureusement accueilli chez elle, en juin 2019, le groupe de mes élèves du collège Jean de La Fontaine préparant le Concours National de la Résistance et de la Déportation. Ces derniers avaient retracé dans un livre son engagement en 1940, une époque où la résistance était encore à inventer.
Une grande et belle dame nous a quittés !
Elle restera pour nous tous, une maîtresse d’école du courage, de la détermination et d’une force pétrie l’humanisme. »

Ci-dessous couverture de l’ouvrage des collégiens de Saint-Germain des Fossés

Le quotidien régional La Montagne fait écho à la disparition de Marguerite FAUVERGUE

Commémorations à venir…

4 septembre : mémoire de la Résistance en  Montagne Bourbonnaise

30 août : hommage à Marcel ARROUES, Pierre PINET et Jean ROBBE à Montjournal

29 août : hommage à Georges Billy à Bayet

8 août : mémoire de la Résistance en Nord-Allier
78e anniversaire des combats de BOUILLOLE

La carte ci-dessous référence 167 lieux dans sa dernière mise à jour le 20 septembre 2022.

Voir en plein écran

Mais, sans plaque, sans stèle, sans monument… Il en reste !

Il existe des lieux qui n’ont fait l’objet d’aucun « marquage »  et parfois des parcours personnels qui sont restés tus… IIs méritent cependant notre attention et leur signalement peut contribuer à  enrichir notre patrimoine mémoriel et mieux partager la connaissance de la période de la Seconde Guerre Mondiale.

Pour ceux qui nous sont connus, l’inventaire dont le document de travail publié ci-dessous fait état ne demande qu’à s’enrichir !
N’hésitez pas à nous adresser vos contributions :

En route sur les chemins de la mémoire !

Inventaire en cours… toutes les contributions sont bienvenues !

Journée Nationale de la Résistance

Communiqué national de l’ANACR

Communiqué national de l’ANACR du 12/04/2022

Le 27 mai « Journée Nationale de la Résistance » est un temps fort de l’agenda commémoratif de l’ANACR.
D’ores et déjà une initiative est programmée par le comité local Meillard-Le Montet le samedi 28 mai à 15 heures à l’Espace Bocage Sud avec la projection du film de Jean-Philippe JACQUEMIN : « Contre vents et marées ». La projection à 15 heures sera précédée d’une présentation et suivi d’un temps d’échange au cours duquel les spectateurs pourront débattre de leur perception du film et plus largement de la mémoire de la Résistance en résonnance avec l’actualité.


Situation en Ukraine : communiqué de l’ANACR


Jean Jaurès avait été assassiné le vendredi 31 juillet 1914 à 21 h 40, alors qu’il dînait au café du Croissant, rue Montmartre, dans le 2ᵉ arrondissement de Paris, non loin du siège de son journal, L’Humanité.
Le verrou de la paix avait cédé, comme il a cédé une génération plus tard sous les coups des fascistes et de leurs complices….
Faudrait-il que le siècle d’après soit promis au même sort funeste ?
Sous les vents mauvais des va-t-en guerre marchands d’armes, face aux gesticulatioons des héritiers haineux des factieux d’hier, pour réveiller le sens commun de la raison, pour une humanité libre et juste il n’y a guère qu’un voeu qui vaille :

que LA PAIX soit déclarée au monde !

La mémoire de la Résistance nous y invite pour faire « Les Jours Heureux » des prochaines générations.


Outrage au Mont Valérien


Le comité local Meillard-Le Montet se propose d’accompagner les candidats au Concours National de la Résistance et de la Déportation en exploitant les ressources du patrimoine mémoriel de son territoire…
Consultez notre page dédiée à la thématique du concours…

Inventorier les éléments marquants du patrimoine mémoriel de la Résistance & de la Seconde Guerre Mondiale dans l’Allier…

Le département de l’Allier ne manque pas de spécificité, avec le passage de la ligne de démarcation et le siège du gouvernement de l’Etat Français avec Pétain à Vichy… Mais, de tradition ouvrière et paysanne la Résistance y a trouvé aussi le terreau fertile de la reconquête de la liberté et de la démocratie républicaine… Les jalons de la mémoire y sont nombreux.

Plaques, stèles et monuments dans les différents secteurs du département

les voeux de 2021 ne valent-ils pas encore aujourd’hui ?

Le calendrier nous le signale… Rite de passage de l’une à l’autre des années, l’expression traditionnelle des souhaits échangés de bonheur et de santé nous rappelle que nous sommes, pour faire société, invités à penser aux autres, à vivre ensemble…
Ce rituel des voeux, dans un monde d’individualisme exacerbé où la concurrence infiltre tant de comportements, où tout ne serait plus que marchandise et marché, de voleurs de valeurs, où la puissance publique n’aurait plus guère que la force pour asseoir son autorité face à la moindre interrogation, où la violence des hommes fait affamer la terre, dans l’univers bruyant prisonnier du présent, ce rituel peut paraître bien dérisoire, comme oasis de considération dans un univers d’indifférence.
Qu’il persiste aujourd’hui est bon signe d’espoir, tout comme les élans de solidarité qui ponctuent les temps de crise que nous traversons.
Il nous faut y souscrire pour conjurer le pire avec la même détermination qui poussait celles et ceux qui résistèrent, il y a quatre-vingt ans passés, et dont nous portons la mémoire.
Pour la plupart de nos concitoyens, 2020 fut une année noire.
Pandémie, terrorisme, la guerre et la misère, toutes et tous ont hâte que la page se tourne de tout ce grand désordre, de ce grand chaos qui a meurtri nos vies cette année et qui voit la nouvelle apparaître sous d’inquiétants auspices, pleine d’incertitudes, de doutes et de défiances…
Soumis à des contraintes de tous ordres, le monde associatif dont nous sommes a beaucoup souffert d’un état d’exception à travers celles et ceux qui le constituent et dans la quasi extinction de ses manifestations. Tous ensemble, il nous faut veiller à en préserver l’existence, y compris en imaginant des pratiques nouvelles au service de nos missions…

L’ANACR, pour ses membres et plus largement pour l’humanité toute entière forme le souhait de « Jours Heureux » que la mémoire de la Résistance nous inspire, et qui fassent de nos utopies d’aujourd’hui la réalité de demain dans un monde de liberté, de justice et de paix.

Daniel Levieux

Un Comité départemental fait de 7 comités locaux…