André MAITRE

2 janvier 2020

Hommage à André MAITRE

La Résistance bourbonnaise a perdu un de ses piliers. André maitre nous a quittés le 16 juillet 2011, après une vie riche de labeur et d’engagements.

Né à Rongéres le 20 août 1924, André apprend très tôt, dans l’atelier familial, le métier de maréchal-ferrant. De cette modeste entreprise locale, André, son père, ses frères Joseph et Pierre feront une usine de production de remorques agricoles dont la réputation devait largement dépasser les limites de notre région. C’était pour lui une grande fierté, et il a toujours gardé un regard attentif sur les vicissitudes qu’a connues l’entreprise au cours des dernières années.

C’est au cours de l’année 1940 que sa vie prend un tour imprévisible.

André fut en effet un des rares à entendre à la radio l’Appel du général de Gaulle, le 18 juin. Malgré son jeune Age, il n’a alors que seize ans, sa décision est prise, il sera résistant. La présence à Rongéres de Joseph Nebout, chef départemental des MUR, lui donne l’opportunité, avec son père Claude et son frère Joseph, d’intégrer le réseau « Combat » dès le 5 décembre 1942. Il accomplit alors de nombreuses missions de transport d’armes, de papiers concernant des collaborateurs et de postes radio provenant de Montluçon. Il servira en tant qu’agent de liaison entre les responsables locaux de la Résistance, le commandant Privat, dit « Didier », le docteur Hugon, dit « Cantoix » et Joseph Nebout, dit « Noziéres ». Le destin de la famille Maitre aurait pu basculer dans la tragédie lorsque, le 4 mars 1944, des miliciens sont venus arrêter Joseph et André suite à une dénonciation. Le hasard, la chance, et surtout le courage de Joseph qui résista à la torture sauvèrent probablement la famille Maitre d’un sort dramatique.

Le 15 septembre 1944, André s’engage dans les FFI et se trouve cantonné chez les frères maristes à Varennes sur Allier. Les circonstances ne lui ont pas permis de rejoindre la 1ère Armée comme il le souhaitait, et il est démobilisé le 7 janvier 1946, il rejoint son père à Rongéres.

Son esprit d’engagement se traduit après la guerre par sa participation active au sein des organisations d’anciens résistants, les CVR puis l’ANACR, dont il était président du Comité de Vichy. André Maitre a enfin été un relais inlassable de la mémoire auprès des jeunes, écoliers, collégiens, lycéens, à qui il transmettait le récit de sa vie, ses combats, et surtout ses valeurs de justice, de respect de l’autre et d’amour de la liberté.

Sa droiture, sa joie de vivre, son sens aigu de l’amitié, resteront présents dans l’esprit de tous ceux qui l’ont côtoyé.

Hommage rendu par Lucien GUYOT