Gilbert BIDET

26 décembre 2019
Gilbert BIDET

Un Résistant déporté dans la tourmente de la guerre

Source « Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l’Allier » site Internet de l ‘AFMD 03 : www.afmd-allier.com

Un paysan engagé

Ancien combattant de 14-18, titulaire de la Croix de Guerre et de 2 Etoiles d’Argent, Gilbert Bidet était agriculteur métayer au lieu-dit Chapilière à Meillard, marié et père de deux enfants. Il est adjoint au maire depuis 1935, mandat dont il est déchu en janvier 1940 pour avoir refusé de renier son appartenance au Parti Communiste. En 1941, différents documents – un tract communiste et une lettre avec le nom de militants communistes- est trouvée dans un habit donné au nettoyage à Saint-Pourçain. La liste est transmise à la Gendarmerie.

Arrêté

Le 9 novembre 1941, 9 habitants de Treban et Meillard, dont Gilbert BIDET et Claude BELIN, sont arrêtés par les gendarmes du Montet. Ils sont internés à la prison militaire du 92ème RI de Clermont-Ferrand dans l’attente de leur jugement le 26 février 1942 par la Section Spéciale du Tribunal Militaire de Clermont Ferrand.

Accusé et condamné

Gilbert BIDET est accusé «d’avoir, dans le courant de l’année 1941, en tout cas depuis temps non prescrit à Meillard (Allier), exercé une activité ayant directement ou indirectement pour objet de propager les mots d’ordre émanant ou relevant de la III° Internationale communiste ou d’organismes contrôlés en fait par cette III° Internationale :

a. en faisant partie d’une cellule communiste clandestine;
b. en assistant à une réunion de nature communiste le 4 novembre; c. en versant une cotisation destinée à la propagande communiste.»

Interné

Condamné à 3 ans de prison et interné à la prison de Mauzac (24) il bénéficie d’une remise de peine d’un an, mais sur rapport défavorable des Renseignements Généraux, il est de nouveau interné sur arrêté préfectoral au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (81).
Le 4 février 1944, le soulèvement des détenus chantant la Marseillaise empêche le départ de nombre d’entre eux vers les chantiers de fortifications allemandes de l’atlantique. Leur résistance fait que les G.M.R.n’emmènent que quelques chefs de baraques à la prison Saint- Michel de Toulouse.

Déporté

Le 30 juillet 1944, le camp est encerclé par une compagnie S.S. et vidé. Parti de Toulouse le 31 juillet 1944 par le convoi N° I.252, il arrive le 6 août à Buchenwald où il reçoit le matricule N° 69956 avant d ‘être affecté à un Kommando dans les mines de sel de Plömnitz.
… nous travaillions douze heures par jour, nous étions couverts de vermine, pendant plusieurs mois nous avons couché au fond de la mine» selon le témoignage de Paul BAQUIÉ. Malgré les conditions inhumaines et les mauvais traitements, il continue de résister.

Martyrisé

«Un jour, à quatre, nous chargions un wagonnet de terre, le Père Bidet remplissait sa pelle et la retournait sur place dans le but de ne pas travailler pour les Allemands, le contremaître allemand s’en est aperçu, il a pris la pelle des mains du Père Bidet et lui a donné une sévère correction à coups de pelle». Sous-alimenté et très affaibli, il est tué à coups de matraque une nuit aux latrines selon le témoignage de Paul BAQUIÉ.

Il décède le 9 janvier 1945 à Buchenwald selon l’état civil de Meillard et le JO N° 208 du 9 septembre 1987.