La mémoire et le temps

17 mars 2024

La Résistance s’est inscrite dans l’Histoire de France pour en rétablir la démocratie républicaine et la liberté en même temps que la collaboration pétainiste s’installait au service de l’occupant avec la dictature de l’Etat Français.

La dimension politique de ces engagements est indéniable ; et si la Résistance s’illustra dans la diversité des courants patriotiques antinazis, sa diversité ne fut pas sans entretenir des tensions que la mission unificatrice de Jean Moulin avec la réalisation du Conseil de la Résistance eut parfois des peines à surmonter…

Plus tard, c’est la mémoire de la Résistance qui va devoir s’accommoder des lectures partisanes des uns et des autres. Et, plus nous nous éloignons du temps des faits, avec la disparition des derniers témoins survivants, plus la vigilance s’impose face à des instrumentalisations qui visent plus à se servir de la mémoire de la Résistance qu’à la servir.

De la même façon que la Victoire et la Libération n’ont pas évité que des personnalités impliqués dans la collaboration ne soient appelées, que très longtemps après, à répondre de leurs actes devant la justice de la République rétablie, des Résistants ont pu avoir des peines à voir leurs parcours reconnu…

L’article publié dans l’édition du 22 février 1961 de l’hebdomadaire France Nouvelle sous la plume de Jean Coin(*) est intéressant à ce titre à propos de l’épisode glorieux et tragique du soulèvement des prisonniers de la centrale d’Eysses tentant leur évasion collective en février 1944. Près d’une génération plus tard dans une France aux prises avec la guerre d’Algérie dans un monde en pleine guerre froide le ministère des Anciens combattants (Raymond Triboulet dans le gouvernement de Michel Debré) refusait la carte de combattant à ceux d’Eysses…

(*)Le journal « France Nouvelle » avait été créé par les dirigeants du Parti Communiste Français déportés en Algérie par Pétain. Il reparaît après la Libération en complément de l’Humanité dans la presse communiste dont il porte à l’international la lutte contre la guerre d’Algérie. Jean COIN, écrivain militant communiste qui avait été emprisonné puis incarcéré à Eysses où il avait participé activement à l’organisation de la Résistance, a été rédacteur en chef de France Nouvelle. Le journal a cessé de paraître en 1979.

Eysses dans la propagande par le tract…

Le tract est une forme commune de la propagande qui mettait en danger aussi bien celles et ceux qui la fabriquaient dans les imprimeries clandestines que celles et ceux qui la diffusaient…

Ci-dessous, quelques exemples produits par les Jeunesses Communistes :

Echo du 35ème anniversaire à Eysses…

L’article ci-dessous a été publié dans l’édition de février 1979 du journal de la FNDIRP, « Le Patriote Résistant »