Le Chêne de la Résistance en forêt de Tronçais –
Dès l’installation de Pétain au pouvoir faite, les soutiens du nouveau régime voulurent glorifier les nouveaux dirigeants de l‘Etat Français. Ainsi le 5 novembre l940, ils baptisèrent en grande pompe l‘un des plus beaux chêne de la futaie Colbert en Forêt domaniale de Tronçais, chêne Maréchal Pétain. Cette dénomination ne fut pas du goût des bûcherons travaillant dans la forêt.
Un groupe F.T.P.F. décida de rectifier la nouvelle dénomination. Julien Vincent, André Brodin, et Charles Rougelin, tous trois étaient élagueurs connaissaient parfaitement la forêt par leur activité professionnelle.
Le chêne était entouré d‘un réseau de fils de fer barbelés. Les bûcherons utilisèrent une échelle pour passer par-dessus l’obstacle et arriver à leurs fins. La plaque fut enlevée un jour de février l943 par une température glaciale. Ils la remplacèrent par une autre plaque sur laquelle ils avaient inscrit « chêne Gabriel Péri », rappelant le supplice du député communiste livré par le gouvernement de Pétain à ses bourreaux allemands. Il avait été fusillé le 15 décembre l94l. Ils ornèrent cette plaque d‘un énorme nœud papillon de couleur rouge, confectionné avec un foulard et attaché à l’arbre avec un fil de fer barbelé.
Au cours de cette opération, Georges Rougelin perdit une mitaine qui tomba au milieu du barrage de barbelés. Sans pouvoir la récupérer il fut obligé de brûler la deuxième afin d’éviter tout risque d’identification.
A la libération, l’administration refusa d’entériner ce choix. C‘est Pierre Villon, député et ex membre du Conseil National de la Résistance, qui proposa d‘appeler cet arbre symboliquement « Chêne de la Résistance », ce qui fut accepté.
Note de René MASSERET pour Résistance Allier