Fayot et Goutaudier

Commune de Saint-Nicolas-des-Briefs

Depuis le printemps 1943, des groupes de maquisards se constituent dans cette partie montagneuse et boisée du département de l’Allier. Les troupes allemandes, aidées des miliciens et des GMR, lancent de nombreuses opérations de représailles contre la population locale accusée de venir en aide à la Résistance.

Le 17 décembre 1943, les hameaux « Fayot » et « Goutaudier » sont investis. Francisque et André Talvat, Alphonse et Emile Saint-Gérand, Gabriel Sennepin, Jean Drigeard et Robert Boslige sont arrêtés et déportés. Seul Francisque Talvat reviendra.

– ROBERT BOSLIGE : est arrêté le 17 décembre 1943 au Village Fayot pour « services rendus au maquis: ravitaillement ». Le 22 janvier 1944 il est déporté de Compiègne à Buchenwald où il arrive le 24 janvier dans le convoi N° I.172 dans le cadre de l’opération Meerschaum (besoin de main-d’œuvre). Il reçoit le matricule N° 43452 et après la quarantaine est transféré au camp de Dora et affecté au Kommando d’Ellrich. Il décède- le 4 mars 1945 à Ellrich selon le livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, le 4 mars 1945 à Buchenwald selon l’état civil de Saint-Clément et le JO N° 228 du 2 octobre 1987.

– ANDRE TALVAT : est né le 17 mars 1912 au domicile de ses parents au lieudit Fayot à Saint-Nicolas-des-Biefs (03). Son père Jacques est sabotier et sa mère Marie née DÉSORMIÈRE est sans profession. Il est exempté de service militaire. Il est lui-même cultivateur avec son frère Francisque (à gauche sur la photo).

Source : Raymond Moncorgé Montagne Bourbonnaise 1939-1945.

Il entre dans la Résistance avec son frère au Groupement Roussel en mars 1943. Ils sont arrêtés par la Gestapo à leur domicile dans la rafle du 17 décembre 1943 pour services rendus au maquis: ravitaillement, liaisons. Ils sont ensuite internés au Fort Montluc à Lyon (69), puis transférés à Compiègne. Le 27 janvier 1944 ils font partie des 1583 hommes déportés de Compiègne à Buchenwald où ils arrivent le 29 dans le convoi N° I.173. André TALVAT reçoit le matricule N° 44777 et après la quarantaine il est affecté au Kommando de Dora. Il y décède le 11 avril 1944 selon l’état civil de Saint-Nicolas-des-Biefs et le JO N° 251 du 28 octobre 1999.

– GABRIEL SENNEPIN : est né le 27 avril 1920 à Saint-Nicolas-des-Biefs (03). Son père Marius est sabotier et sa mère Marie née DRIGEARD est couturière. Ils sont domiciliés au lieu-dit Fayot à Saint-Nicolas-des-Biefs. Il est lui-même cultivateur au Village Fayot à Saint-Nicolas-des-Biefs. Il est arrêté dans la rafle du 17 décembre 1943 par la Gestapo de Lyon qui recherche des maquisards. N’ayant pu arrêter les maquisards, la Gestapo s’en prend à ceux qui sont soupçonnés de les ravitailler. Le 27 janvier 1944 il est déporté de Compiègne à Buchenwald où il arrive le 29 dans le convoi N° I.173. Il reçoit le matricule N° 44778 et après la quarantaine il est transféré le 13 mars 1944 à Dora. Il décède le 5 août 1944 à Dora selon l’état civil de Saint-Nicolas-des-Biefs et le JO N° 190 du 15 août 2002.

– JEAN DRIGEARD : est né le 31 décembre 1907 au domicile de ses parents au lieu-dit Goutaudier à Saint-Nicolas-des-Biefs (03). Son père Louis et sa mère Marie sont métayers à Goutaudier. Le 10 avril 1931 il épouse Marie FORGE à Saint-Nicolas-des-Biefs. Il est arrêté par la Gestapo de Lyon au lieu-dit Fayot dans la rafle du 17 décembre 1943 pour services rendus au maquis: ravitaillement, liaisons. Il est ensuite interné au Fort Montluc à Lyon (69), puis est transféré à Compiègne. Le 27 janvier 1944 il est déporté de Compiègne à Buchenwald où il arrive le 29 janvier dans le convoi N° I.173. Il reçoit le matricule N° 44775 et, après la quarantaine, il est transféré le 13 mars au Kommando de Dora. Le 12 avril il fait partie des 412 déportés affectés au Kommando extérieur « Anhydrit », c’est-à-dire « Gypse » dépendant d’Ellrich. Il y décède le 9 janvier 1945 selon l’état civil de Saint-Nicolas-des-Biefs.

– ALPHONSE SAINT-GERAND : est né le 14 juillet 1911 au domicile de ses parents au lieudit Le Brulôt à Saint-Nicolas-des-Biefs (03). Son père Antoine et sa mère Marie née DÉSORMIÈRE sont cultivateurs. Il est lui-même cultivateur. Il entre au Groupement Roussel le 1er mars 1943 selon l’attestation du colonel COLLIOU. Il est arrêté le 17 décembre 1943 par la Gestapo de Lyon et une compagnie de la Wehrmacht pour avoir ravitaillé les maquis de la région. Il est interné au Fort de Montluc à Lyon (69) où il reste jusqu’au 19 janvier avant d’être transféré à Compiègne. Le 27 janvier 1944 il est déporté de Compiègne à Buchenwald où il arrive le 29 dans le convoi N° I.173. Il reçoit le matricule N° 44781 et après la quarantaine il reste au camp central où il est affecté au Kommando de la carrière. Puis il est transféré au camp de Dora du 14 mars 1943 à août 1943 avant d’être dirigé sur le Kommando d’Ellrich. Il décède à Berlin le 9 avril 1945 selon l’état civil de Saint-Nicolas-des-Biefs et le JO N° 91 du 18 avril 1998.

– JEAN SAINT-GERAND : est né le 9 mars 1910 au domicile de ses parents au lieu-dit La Coupe à Saint-Nicolas-des-Biefs (03). Son père Benoit et sa mère Maria née BLETTERY sont cultivateurs. Il est lui-même cultivateur. Il est exempté de service militaire. Le 9 janvier 1932 il épouse Mélanie PÉRICHON à Saint-Nicolas-des-Biefs. Il est cultivateur au Village Fayot quand il est arrêté le 17 décembre 1943 et interné à Lyon (69). Le 27 janvier 1944 il est déporté de Compiègne à Buchenwald où il arrive le 29 dans le convoi N° I.173. Il reçoit le matricule N° 44776 et après la quarantaine il reste au camp central de Buchenwald. Il y décède le 13 mars 1944 selon l’état civil de Saint-Nicolas-des-Biefs.