Resituer la mémoire de la Résistance
dans son contexte associatif

En fait, l’évolution de l’association, de son fonctionnement en interne comme en externe avec ses initiatives ouvertes au public tient bien au passage dans le temps des années de la relation directe aux faits tant que les acteurs étaient en mesure d’en témoigner à l’époque de l’après… C’est le passage du « je te dis… » au « je te dis qu’il m’avait dit ! » …

Et là, la question n’est pas qu’affaire de conjugaison ; elle est aussi affaire de posture en se recentrant sur l’objet mémoriel que notre association est sensée préserver pour le faire connaître et partager sous une autre forme, dans de nouvelles initiatives, avec de nouveaux outils…

Pérennité, autonomie et polyvalence.

L’observation du contexte dans lequel le projet de réorganisation du comité départemental de l’ANACR s’est développé identifie quelques points critiques :

  • La disparition de la génération des acteurs de la Résistance.
  • L’affaiblissement de la couverture départementale de l’association (quart nord-est du département en sommeil, faiblesses dans le nord-ouest…)
  • Une absence d’activité fédératrice à l’échelle départementale (blocage du projet d’édition d’un ouvrage départemental, difficulté à faire fonctionner un secrétariat général…)
  • Un creusement des écarts dans les pratiques (communication et usage du numérique, activités pédagogiques…)

Les spécifications du projet portent sur plusieurs objectifs non-fonctionnels :

  • Concevoir un modèle d’activité dans un contexte où les membres de l’association et les destinataires de ses initiatives appartiennent désormais « aux générations d’après » sans témoignages directs.
  • Préserver les spécificités du champ mémoriel dans l’environnement historique ; la mémoire de la Résistance n’est pas qu’une « mémoire de guerre » confondue avec celles de tous les « Anciens Combattants ». Sa dimension de mouvement populaire et son bagage de valeurs font sa spécificité.
  • Passer à une logique de pilotage partagé sans hiérarchie formelle pour promouvoir le collectif et faciliter la prise de responsabilité dans un espace associatif accueillant aux nouvelles générations.

Elles comportent également des spécificités fonctionnelles qui structurent l’organisation nouvelle autour de quatre groupes de travail :

  • Un pôle administratif pour assurer le fonctionnement en interne et la représentation.
  • Un pôle pédagogique pour concevoir une offre de service aux équipes pédagogiques apportant l’exploitation du patrimoine mémoriel local de la Résistance en soutien à l’enseignement de l’Histoire et de l’éducation à la citoyenneté.
  • Un pôle patrimonial pour assurer sa mise en valeur avec la communication du calendrier des commémorations, pour veiller à l’entretien de l’existant et de sa documentation sur site ainsi que pour d’éventuelles transformations ou créations réhabilitant des points oubliés.
  • Un pôle réalisation et recherche pour concevoir et développer les produits des trois autres pôles.