27 mai…

5 mai 2023

Le 19 juillet 2013, après le vote unanime du sénat et de l’assemblée nationale, le président de la République a promulgué la loi instaurant la journée nationale de la Résistance le 27 mai, date anniversaire de la création du conseil national de la résistance (CNR) sous la présidence de Jean Moulin.

Cette loi faisait suite à une demande portée par l’ANACR durant 25 ans.

L’article 3 de la loi dispose que dans le cadre de cette journée anniversaire les établissements du second degrés sont invités à organiser des actions éducatives visant à assurer la transmission des valeurs de la Résistance et celles portées par le programme du conseil national de la Résistance (CNR).

Le programme diffusé en mars 1944, il y a 79 ans, a servi de projet de gouvernement au Général de Gaulle dès la Libération. Ce programme visionnaire, élaboré dans la clandestinité, a conduit à la mise en œuvre de réformes économiques, sociales et politiques donnant la priorité à l’accès à l’éducation pour tous et posant les bases d’un modèle social qui perdure encore aujourd’hui pour une part. Il inspira également la rédaction du préambule de la Constitution de la 4ème République, texte fondamental de notre droit.

Communiqué du Comité National de l’ANACR

MESSAGE DE L’ANACR POUR LA JOURNEE NATIONALE DE LA RESISTANCE

LES COMBATS ET LES VALEURS DU CNR, UN EXEMPLE ET UNE SOURCE D’INSPIRATION

Cette année 2023 ouvre un cycle mémoriel de trois ans d’événements historiques majeurs pour notre pays, l’Europe, le monde : celui des 80èmes anniversaires des années 1943, 1944 et 1945, cette dernière année étant celle de la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Rassemblés partout en France en ce 27 mai 2023, nous commémorons le 27 mai 1943, ce jour où, à Paris, 48 rue du Four, réunis autour de Jean Moulin, les représentants de huit mouvements de Résistance – «Front National de Lutte pour la Libération et l’Indépendance de la France», «Organisation Civile et Militaire», «Ceux de la Libération», «Ceux de la Résistance», «Libération-Nord», pour la Zone Nord de la France occupée, «Combat», «Franc-Tireur» et «Libération-Sud», pour la zone Sud – ainsi que ceux de six formations politiques résistantes – partis communiste, socialiste, radical-socialiste, démocrate-populaire, Alliance démocratique, Fédération républicaine – et des deux centrales syndicales clandestines, CGT et CFTC, créaient le «Conseil National de la Résistance», le C.N.R.

Les efforts opiniâtres de Jean Moulin, pour remplir cette mission que lui avait confié le général de Gaulle d’unifier toutes les forces de la Résistance, avaient permis de surmonter les difficultés découlant de la multiplicité de ses structures nées dans des contextes différents (zone nord occupée et zone sud non occupée), à des périodes différentes, dans des milieux socio-professionnels différents, ayant des formes d’action différentes (filières d’évasion, groupes de propagande, réseaux de renseignement, premiers groupes de combat…), étant de sensibilités politiques pouvant être différentes, sans oublier de possibles rivalités et ambitions personnelles.

Cette unité des Forces de la Résistance intérieure, que concrétise la formation du «Conseil National de la Résistance», va – malgré le drame de l’arrestation de Jean Moulin le 21 juin à Caluire puis de sa mort le 8 juillet – s’approfondir dès la fin de l’année 1943, avec le rassemblement en octobre de toutes les organisations de jeunesse Résistantes dans les «Forces Unies de la Jeunesse Patriotique», les F.U.J.P., précédant de quelques semaines celui, le 27 décembre et début janvier, des différentes formations militaires de la Résistance – « Francs-Tireurs et Partisans Français» (FPTF), «Armée Secrète» (A.S.), «Organisation de Résistance de l’Armée» (O.R.A.), Groupes francs – dans les «Forces Françaises de l’Intérieur», les F.F.I., alors qu’en cette fin 1943, malgré la répression menée par l’Occupant nazi avec le concours actif de ses complices pétainistes, les maquis – parallèlement au développement des groupes de combat urbain – se sont multipliés dans les Alpes, le Jura, le Massif Central, le Limousin, les Cévennes, dans le Morvan, en Bretagne, en Provence…, rassemblant plus de 40 000 maquisards ; avec parmi eux beaucoup de réfractaires ayant refusé le «Service du Travail Obligatoire» en Allemagne, le S.T.O.

Et la formation du C.N.R. va aussi permettre l’élaboration, entre la fin 1943 et le début 1944, d’un Programme, les «Jours heureux», définissant les contours d’une France libérée, démocratique, solidaire, pacifique, qui ne sont pas sans échos contemporains, ce sera le «Programme du CNR», publié le 15 mars 1944, dont nous célébrerons l’an prochain le 80ème anniversaire.

La création du CNR fut importante pour notre pays, en premier lieu parce que le CNR se plaçant lors de sa réunion fondatrice sous l’autorité du général de Gaulle – J’en fus à l’instant plus fort, écrira-t‘il dans ses Mémoires – cela lui permit, en le faisant ainsi non seulement le représentant de la France libre mais aussi celui de la Résistance intérieure, de s’imposer face au Général Giraud, porteur d’idées néo-pétainistes, et d’affirmer au côté des Alliés anglo-américains la place de la France dans la coalition antihitlérienne.

Elle suscita aussi la formation dès la fin 1943 des premiers «Comités départementaux de la Libération», dont la mise en place, généralisée au printemps 1944 par le «Programme du CNR», permit, quand vint l’heure de la Libération, d’assurer, sous l’autorité du «Gouvernement Provisoire de la République Française», le GPRF, la restauration des libertés et d’une administration démocratique sur l’ensemble du territoire national, et d’affirmer par-là la souveraineté de la France aux côtés des Alliés, dans le combat commun pour vaincre le nazisme.

En ce 80ème anniversaire de la création du CNR, dans un monde qui connait hélas toujours les oppressions nationales et sociales, les guerres d’agression et d’expansion, les crimes génocidaires, les discriminations raciales et religieuses, la xénophobie, les atteintes aux libertés démocratiques, aux droits de l’Homme et le fascisme, le combat – le sens profond du combat – que menèrent, au prix de lourds sacrifices, les Résistantes et les Résistants des divers mouvements, partis et syndicats de la Résistance qui se rassemblèrent le 27 mai 1943, reste un exemple ; et, par les valeurs de solidarité, humanistes, patriotiques et démocratiques qu’il porta, est une référence et une source d’inspiration contemporaine.

Anne-Marie MONTAUDON Pierre MARTIN
Présidente de l’ANACR Président de l’ANACR
Chevalier de la Légion d’Honneur Chevalier de la Légion d’Honneur

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Le programme du CNR… et plus encore !