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La carrière des Grises

3 novembre 2022
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Article rédigé par Suzel Crouzet

(Musée Résistance, Montluçon)

les 42 otages fusillés du 14 août 1944

Photos Musée de la Résistance à Montluçon

Après le débarquement allié du 6 juin 1944, les Allemands sont obligés d’acheminer des troupes en Normandie. Il leur faut donc garder le contrôle des grands axes de circulation, et cela en dépit des opérations de guérilla des maquisards. En août, leur situation devient plus difficile encore et, avec l’aide des miliciens et autres collaborationnistes, ils multiplient les exécutions sommaires et les massacres. Le Bourbonnais n’est pas épargné. Les tensions s’accroissent entre l’occupant et la population montluçonnaise exaspérée par les représailles et les exactions.
Le 12 août, un convoi allemand de ravitaillement d’essence, escorté par des éléments de la 13ème compagnie du 192ème régiment de Sécurité(1), est attaqué à l’est de Montluçon par le corps franc Bonnet-Large des MUR ; il subit de lourdes pertes. Les Allemands décident de se venger. La déposition du caporal allemand Peter Borg ne laisse aucun doute sur le sujet : « Pendant l’escarmouche nous avons eu quinze morts et deux disparus […] Alois Schleicher, à l’époque sergent, chargé des Services de notre compagnie, avait demandé à la Gestapo qu’on lui remette les 40 civils français pour les faire fusiller en représailles de l’attaque du convoi ». Le témoignage de Madame Binet, emprisonnée en août 1944 à la caserne Richemont de Montluçon, confirme les chiffres énoncés par Borg. Elle affirme avoir vu entre quinze et dix-huit cercueils à l’intérieur de la caserne ; parmi les morts, un officier, ce qui expliquerait le désir de vengeance des Allemands qui obtiennent du chef de la Gestapo, en fait de la Sipo-SD(2) de Montluçon, l’autorisation de fusiller des otages.

Le 14 août 1944, vers 5 heures et quart du matin, ce ne sont pas quarante mais quarante-deux hommes, qui doivent quitter, à bord d’un camion découvert, la caserne Richemont. Une voiture légère ouvre le convoi que ferment  deux  camions chargés de soldats allemands. Une panne survient. Le convoi s’arrête devant le café Joseph, à quelques pas de l’étang de Sault. Madame Joseph, alertée par le bruit des véhicules, fait mine de balayer afin de pouvoir échanger avec les prisonniers ; ils lui disent qu’ils vont construire le mur de l’Atlantique et ne semblent pas trop inquiets. Louis Binet, un des otages, confie, cependant, à un cycliste qu’il ne connaît pas leur destination. La panne réparée, les véhicules repartent. A trois kilomètres du village de Quinssaines, le convoi tourne à gauche en direction de la carrière des Grises, un lieu isolé de la commune de Prémilhat. Les Allemands connaissent bien l’endroit : ils viennent s’entraîner à proximité, sur le terrain du Méry. La Sipo-SD a même déjà utilisé la carrière pour cacher un de ses crimes ; deux mois avant, elle y a enfoui le corps de Paul Weill (3), un réfugié alsacien de confession juive. Dès le 12 août, la décision est prise par les autorités allemandes de faire payer à la population les pertes qu’ils ont subies et d’utiliser la carrière à plus grande échelle. Une fosse de sept mètres de long sur deux mètres cinquante de large et d’une profondeur de quatre-vingts centimètre est creusée à la grenade ;  les explosions sont entendues jusqu’à Montluçon. Tout est prêt au matin du 14 août. Les Allemands peuvent commencer leur sinistre besogne. Ils mènent les otages au bord de la fosse en cinq groupes successifs pour les fusiller. Un voisin de la carrière, Henri Picandet, entend les premiers cris vers 6 h 20. A sept heures, tout est fini.

Le voisin prévient les autorités. Le sous-préfet, Georges Féa, se renseigne auprès de l’État-major allemand et du chef de la Sipo-SD. Il obtient l’autorisation d’exhumer les corps, ce qui est fait le jour même grâce aux volontaires qui se présentent. Le lendemain, les victimes sont identifiées, avant d’être enterrées au cimetière de Prémilhat dans une fosse commune. L’identification est difficile. Beaucoup de fusillés portent, en effet, des traces de torture, comme Jean Mathé, capturé début août et membre important de la résistance montluçonnaise. Si certains fusillés ont été pris le 7 août lors d’une opération de ratissage dans le Puy-de-Dôme(4) ou transférés de la Creuse(5) , la plupart d’entre eux viennent de l’Allier, qu’ils soient Bourbonnais de fraîche date, ou natifs de la région de Montluçon(6).

André Durand et Jean Mazaud, nés respectivement en 1920 et 1921, à Boussac et Saint-Setiers, sont des cas un peu à part ; les circonstances de leur arrestation sont inconnues.
Beaucoup des otages étaient engagés dans la Résistance de façon très active. Jean Mathé, membre important de la résistance montluçonnaise, a été arrêté alors qu’il revenait d’une opération qui s’était déroulée à Saint-Sauvier. Roger Besson, instituteur à l’école Balzac de Montluçon, appartenait aux MUR. Claude Gabay avait participé à plusieurs actions de résistance dans la région parisienne avant d’être capturé alors qu’il cherchait à rejoindre le maquis. Jean Lafontaine et Roger Tantôt appartenaient au camp FTPF Jean-Drouillat. Antonio Sericola au camp 14 juillet ; Raymond Degasne et Jean Kubiak au Camp Jean Chauvet. Les cheminots ont joué un rôle important dans la résistance bourbonnaise et plusieurs d’entre eux comptent au nombre des victimes, Auguste Château, René Damour, Auguste Saviot, Georges Servant. Si certains otages ont été capturés par les Allemands, lors de diverses opérations de représailles, certains ont été dénoncés. Il n’est pas exclu que les problèmes de ravitaillement aient provoqué une certaine forme de jalousie à l’égard de certains commerçants montluçonnais. Le père, le fils et le gendre de la famille Binet Micheau travaillaient pour la confiserie familiale du Bélier, située 4 rue boulevard Carnot à Montluçon. Jean Mathé gérait la Ruche montluçonnaise, une coopérative de consommation, qui tenait plusieurs magasins, à Montluçon et Domérat. Albert Chirol tenait le Café National, situé rue de la République à Montluçon.

Si les victimes de la carrière des Grises n’ont pas été condamnées à mort par un tribunal, elles ne peuvent, cependant, pas être considérées comme des « massacrés ». Leur mort est le résultat d’une politique pensée : emprisonnées plusieurs jours avant d’être exécutées, elles ont été transportées en camion jusqu’à la carrière où elles ont été fusillées de façon collective. Elles appartiennent donc à la catégorie spécifique de ceux qu’on appelle les otages fusillés en 1944.
Après l’exécution des otages, les Allemands ne peuvent plus se rendre, ils doivent tenir coûte que coûte leurs positions face aux FFI, ce qui explique, non seulement la durée des combats lors de la libération de la ville du 20 au 25 août 1944, mais aussi leur violence, en particulier autour de la caserne Richemont où les occupants sont retranchés.
Une cérémonie à la mémoire des quarante-deux otages fusillés est organisée dès le 17 septembre 1944 à l’Hôtel de Ville. Une stèle est dressée sur le lieu des exécutions. Elle porte les noms de trente-neuf fusillés du 14 août 1944 et celui de Paul Weill assassiné deux mois auparavant. Il manque donc trois noms. Celui de Julien Gallois, qui n’avait pas été formellement identifié en 1944, n’a été ajouté qu’en 2019. René De Poorter n’a été reconnu comme l’une des quarante-deux victimes qu’en 1950 et son nom manque toujours. Un des fusillés est toujours inconnu actuellement.

Une rue de Montluçon, située près du lycée Paul Constans, porte le nom du 14 août 1944 (précédemment appelée rue des 42 fusillés).

La rue Damour-Saviot porte le nom de deux des victimes.

Elle se trouve non loin de la rue Binet Micheau dans le faubourg St Pierre.

L’avenue des Martyrs qui sépare Prémilhat de Domérat mène à la carrière des Grises.

Domérat garde le souvenir de Jean Mathé. Une rue porte son nom et une stèle y a été érigée en son honneur.

Stèle Jean Mathé à Domérat

(photographies Musée de la Résistance à Montluçon, 2022)

La découverte des corps
(Archives du Musée de la Résistance à Montluçon)

Notes :

[1] Les Sicherungstruppen étaient rattachées à la Wehrmacht ; elles étaient chargées du maintien de l’ordre, de la protection des lignes de communication et de la garde d’ouvrages dans les territoires occupés.

[2] Sicherheistpolizei-Sicherheitsdienst (Sipo-SD) : Réunion de la Sipo, organisme d’État regroupant la Gestapo et la police criminelle, et du SD, service de renseignement de la SS. Lors des opérations menées contre les résistants, chaque compagnie de la Wehrmacht était accompagnée par un agent de la Sipo-SD à qui incombait la responsabilité des exécutions et des actions de représailles. Après le débarquement de Normandie, c’est au commandement militaire de prendre la décision d’incendier les bâtiments et d’exécuter les résistants capturés les armes à la main, tandis que la Sipo-SD prenait en charge les civils suspects et les prisonniers.

[3] Paul Weill est né en 1884 à Sainte-Marie-aux-Mines. Arrêté rue Barathon en mai 1944 par la Sipo-SD et torturé, il est finalement étranglé par ses bourreaux mi-juin. Son corps est découvert aux Grises le 29 juin 1944 par un habitant du hameau voisin.

[4] Charles Joseph (né en 1922, à Moulins, Allier) ; Chartrier (ou Schartrier) Georges (1925, Cusset, Allier) ; Degasne Raymond (1920,  Vire) ; Kubiak Jean (1909, Allemagne) ; Meunier Eugène (1900, Saint-Eloy-les Mines, Puy-de-Dôme) .

[5] Auchatraire Charles (né en 1910,  La Chapelle-Baloue, Creuse) ; Boussardon Emile Auguste (1911, La ChapelleBaloue) ; De Poorter René (1918, Dreux, Eure-et-Loir) ; Ducouret André (1895, Saint-Sébastien, Creuse) ; Gallois Julien (1920, Valenciennes, Nord) ; Gaulons Roland (ou Jean) (1925, Saint-Dizier, Haute-Marne) : Giraud Albert (1882, Lavaveix-les-Mines, Creuse) ; Harand Roland (1919, Caen, Calvados) ; Lachassagne Charles (1925, Fresselines, Creuse) ; Monteil Aimé (1899, Chénérailles, Creuse) ; Riquier Roger (1925, Aubusson, Creuse) ; Romanoeuff (ou Romanoff) Pierre (1922, Paris, XIIIe arr.) ; Sauvat François (1919, Aubusson).

[6] Audinat Jean-Louis (né en 1900, à Doyet, Allier) ; Besson Roger (1906, Bredons, Cantal) ; Binet Louis (1902, Saint-Désiré, Allier) ; Binet Pierre (1887, Domérat, Allier) ; Château Auguste (1914, Fromental, Haute-Vienne) ; Chirol Albert (1889, Montluçon, Allier) ; Damour René (1906, Montluçon) ; Philippe Drouilly (1905, Paris, XXe arr.) ; Dumas Paul (1907, Cheylade, Cantal) ; Gabay Claude (1924, Paris, VIIIe arr.) ; Lafontaine Jean (1924, Paris, VIe arr.) ; Lamoureux André (1910, Montluçon) ; Mathé Jean (1905, Domérat) ; Micheau Jehan (1907, Epineuil-leFleuriel, Cher) ; Parraud Armand (1904, Châteldon, Puy-de-Dôme) ; Renaud Marcel (1907, Paris) ;  Saviot Auguste (1906, Désertines, Allier) ; Sericola Antonio (1924, Castel-Del-Monte, Italie) ; Servant Georges (1903, Montluçon) ; Tantôt Roger (1924, Espinasse-Vozelle, Allier) ; Thébaut Jean (1924, Paris, XIVe arr.) .


SOURCES : Armand Gourbeix et Louis Micheau, Montluçon sous la botte allemande, Imprimerie du Centre, Montluçon, 1945 ; Suzanne et Jean Bidault, cassette audio du 25 août 1983, témoignages des familles de fusillés, Musée de la Résistance de Montluçon ; Montluçon notre ville, n° 214, juillet 1994 ; André Touret, Montluçon 1940-1944 : la mémoire retrouvée, Editions Créer, Nonette, 2001  ; Jean-Pierre Besse et Thomas Pouty, Les fusillés, Répression et exécutions pendant l’Occupation (1940-1944), Les Editions de l’Atelier, Paris,2006 ; https://maitron.fr/spip.php?article178762, notice Prémilhat (Allier), Carrière des Grises, 14 août 1944 par Michel Thébault, version mise en ligne le 26 février 2016, dernière modification le 30 juillet 2022 ;Die Sipo-SD | Chemins de mémoire (defense.gouv.fr), vu le 14 août 2022 ; les 42 fusillés de la Carrière des Grises – Histoire et Généalogie (overblog.com) ; Registre de l’État civil de Prémilhat, année 1944, du numéro 17 à 59, partie décès ;  Archives du Musée de la Résistance à Montluçon.

La carrière des Grises

18 août 2022
Aucun commentaire

Article rédigé par Suzel Crouzet

(Musée Résistance, Montluçon)

les 42 otages fusillés du 14 août 1944

Photos Musée de la Résistance à Montluçon

Après le débarquement allié du 6 juin 1944, les Allemands sont obligés d’acheminer des troupes en Normandie. Il leur faut donc garder le contrôle des grands axes de circulation, et cela en dépit des opérations de guérilla des maquisards. En août, leur situation devient plus difficile encore et, avec l’aide des miliciens et autres collaborationnistes, ils multiplient les exécutions sommaires et les massacres. Le Bourbonnais n’est pas épargné. Les tensions s’accroissent entre l’occupant et la population montluçonnaise exaspérée par les représailles et les exactions.
Le 12 août, un convoi allemand de ravitaillement d’essence, escorté par des éléments de la 13ème compagnie du 192ème régiment de Sécurité(1), est attaqué à l’est de Montluçon par le corps franc Bonnet-Large des MUR ; il subit de lourdes pertes. Les Allemands décident de se venger. La déposition du caporal allemand Peter Borg ne laisse aucun doute sur le sujet : « Pendant l’escarmouche nous avons eu quinze morts et deux disparus […] Alois Schleicher, à l’époque sergent, chargé des Services de notre compagnie, avait demandé à la Gestapo qu’on lui remette les 40 civils français pour les faire fusiller en représailles de l’attaque du convoi ». Le témoignage de Madame Binet, emprisonnée en août 1944 à la caserne Richemont de Montluçon, confirme les chiffres énoncés par Borg. Elle affirme avoir vu entre quinze et dix-huit cercueils à l’intérieur de la caserne ; parmi les morts, un officier, ce qui expliquerait le désir de vengeance des Allemands qui obtiennent du chef de la Gestapo, en fait de la Sipo-SD(2) de Montluçon, l’autorisation de fusiller des otages.

Le 14 août 1944, vers 5 heures et quart du matin, ce ne sont pas quarante mais quarante-deux hommes, qui doivent quitter, à bord d’un camion découvert, la caserne Richemont. Une voiture légère ouvre le convoi que ferment  deux  camions chargés de soldats allemands. Une panne survient. Le convoi s’arrête devant le café Joseph, à quelques pas de l’étang de Sault. Madame Joseph, alertée par le bruit des véhicules, fait mine de balayer afin de pouvoir échanger avec les prisonniers ; ils lui disent qu’ils vont construire le mur de l’Atlantique et ne semblent pas trop inquiets. Louis Binet, un des otages, confie, cependant, à un cycliste qu’il ne connaît pas leur destination. La panne réparée, les véhicules repartent. A trois kilomètres du village de Quinssaines, le convoi tourne à gauche en direction de la carrière des Grises, un lieu isolé de la commune de Prémilhat. Les Allemands connaissent bien l’endroit : ils viennent s’entraîner à proximité, sur le terrain du Méry. La Sipo-SD a même déjà utilisé la carrière pour cacher un de ses crimes ; deux mois avant, elle y a enfoui le corps de Paul Weill (3), un réfugié alsacien de confession juive. Dès le 12 août, la décision est prise par les autorités allemandes de faire payer à la population les pertes qu’ils ont subies et d’utiliser la carrière à plus grande échelle. Une fosse de sept mètres de long sur deux mètres cinquante de large et d’une profondeur de quatre-vingts centimètre est creusée à la grenade ;  les explosions sont entendues jusqu’à Montluçon. Tout est prêt au matin du 14 août. Les Allemands peuvent commencer leur sinistre besogne. Ils mènent les otages au bord de la fosse en cinq groupes successifs pour les fusiller. Un voisin de la carrière, Henri Picandet, entend les premiers cris vers 6 h 20. A sept heures, tout est fini.

Le voisin prévient les autorités. Le sous-préfet, Georges Féa, se renseigne auprès de l’État-major allemand et du chef de la Sipo-SD. Il obtient l’autorisation d’exhumer les corps, ce qui est fait le jour même grâce aux volontaires qui se présentent. Le lendemain, les victimes sont identifiées, avant d’être enterrées au cimetière de Prémilhat dans une fosse commune. L’identification est difficile. Beaucoup de fusillés portent, en effet, des traces de torture, comme Jean Mathé, capturé début août et membre important de la résistance montluçonnaise. Si certains fusillés ont été pris le 7 août lors d’une opération de ratissage dans le Puy-de-Dôme(4) ou transférés de la Creuse(5) , la plupart d’entre eux viennent de l’Allier, qu’ils soient Bourbonnais de fraîche date, ou natifs de la région de Montluçon(6).

André Durand et Jean Mazaud, nés respectivement en 1920 et 1921, à Boussac et Saint-Setiers, sont des cas un peu à part ; les circonstances de leur arrestation sont inconnues.
Beaucoup des otages étaient engagés dans la Résistance de façon très active. Jean Mathé, membre important de la résistance montluçonnaise, a été arrêté alors qu’il revenait d’une opération qui s’était déroulée à Saint-Sauvier. Roger Besson, instituteur à l’école Balzac de Montluçon, appartenait aux MUR. Claude Gabay avait participé à plusieurs actions de résistance dans la région parisienne avant d’être capturé alors qu’il cherchait à rejoindre le maquis. Jean Lafontaine et Roger Tantôt appartenaient au camp FTPF Jean-Drouillat. Antonio Sericola au camp 14 juillet ; Raymond Degasne et Jean Kubiak au Camp Jean Chauvet. Les cheminots ont joué un rôle important dans la résistance bourbonnaise et plusieurs d’entre eux comptent au nombre des victimes, Auguste Château, René Damour, Auguste Saviot, Georges Servant. Si certains otages ont été capturés par les Allemands, lors de diverses opérations de représailles, certains ont été dénoncés. Il n’est pas exclu que les problèmes de ravitaillement aient provoqué une certaine forme de jalousie à l’égard de certains commerçants montluçonnais. Le père, le fils et le gendre de la famille Binet Micheau travaillaient pour la confiserie familiale du Bélier, située 4 rue boulevard Carnot à Montluçon. Jean Mathé gérait la Ruche montluçonnaise, une coopérative de consommation, qui tenait plusieurs magasins, à Montluçon et Domérat. Albert Chirol tenait le Café National, situé rue de la République à Montluçon.

Si les victimes de la carrière des Grises n’ont pas été condamnées à mort par un tribunal, elles ne peuvent, cependant, pas être considérées comme des « massacrés ». Leur mort est le résultat d’une politique pensée : emprisonnées plusieurs jours avant d’être exécutées, elles ont été transportées en camion jusqu’à la carrière où elles ont été fusillées de façon collective. Elles appartiennent donc à la catégorie spécifique de ceux qu’on appelle les otages fusillés en 1944.
Après l’exécution des otages, les Allemands ne peuvent plus se rendre, ils doivent tenir coûte que coûte leurs positions face aux FFI, ce qui explique, non seulement la durée des combats lors de la libération de la ville du 20 au 25 août 1944, mais aussi leur violence, en particulier autour de la caserne Richemont où les occupants sont retranchés.
Une cérémonie à la mémoire des quarante-deux otages fusillés est organisée dès le 17 septembre 1944 à l’Hôtel de Ville de Montluçon. Une stèle est dressée sur le lieu des exécutions. Elle porte les noms de trente-neuf fusillés du 14 août 1944 et celui de Paul Weill assassiné deux mois auparavant. Il manque donc trois noms. Celui de Julien Gallois, qui n’avait pas été formellement identifié en 1944, n’a été ajouté qu’en 2019. René De Poorter n’a été reconnu comme l’une des quarante-deux victimes qu’en 1950 et son nom manque toujours. Un des fusillés est toujours inconnu actuellement.

Une rue de Montluçon, située près du lycée Paul Constans, porte le nom du 14 août 1944 (précédemment appelée rue des 42 fusillés).

La rue Damour-Saviot porte le nom de deux des victimes.

Elle se trouve non loin de la rue Binet Micheau dans le faubourg St Pierre.

L’avenue des Martyrs qui sépare Prémilhat de Domérat mène à la carrière des Grises.

Domérat garde le souvenir de Jean Mathé. Une rue porte son nom et une stèle y a été érigée en son honneur.

Stèle Jean Mathé à Domérat

(photographies Musée de la Résistance à Montluçon, 2022)

La découverte des corps
(Archives du Musée de la Résistance à Montluçon)

Notes :

[1] Les Sicherungstruppen étaient rattachées à la Wehrmacht ; elles étaient chargées du maintien de l’ordre, de la protection des lignes de communication et de la garde d’ouvrages dans les territoires occupés.

[2] Sicherheistpolizei-Sicherheitsdienst (Sipo-SD) : Réunion de la Sipo, organisme d’État regroupant la Gestapo et la police criminelle, et du SD, service de renseignement de la SS. Lors des opérations menées contre les résistants, chaque compagnie de la Wehrmacht était accompagnée par un agent de la Sipo-SD à qui incombait la responsabilité des exécutions et des actions de représailles. Après le débarquement de Normandie, c’est au commandement militaire de prendre la décision d’incendier les bâtiments et d’exécuter les résistants capturés les armes à la main, tandis que la Sipo-SD prenait en charge les civils suspects et les prisonniers.

[3] Paul Weill est né en 1884 à Sainte-Marie-aux-Mines. Arrêté rue Barathon en mai 1944 par la Sipo-SD et torturé, il est finalement étranglé par ses bourreaux mi-juin. Son corps est découvert aux Grises le 29 juin 1944 par un habitant du hameau voisin.

[4] Charles Joseph (né en 1922, à Moulins, Allier) ; Chartrier (ou Schartrier) Georges (1925, Cusset, Allier) ; Degasne Raymond (1920,  Vire) ; Kubiak Jean (1909, Allemagne) ; Meunier Eugène (1900, Saint-Eloy-les Mines, Puy-de-Dôme) .

[5] Auchatraire Charles (né en 1910,  La Chapelle-Baloue, Creuse) ; Boussardon Emile Auguste (1911, La ChapelleBaloue) ; De Poorter René (1918, Dreux, Eure-et-Loir) ; Ducouret André (1895, Saint-Sébastien, Creuse) ; Gallois Julien (1920, Valenciennes, Nord) ; Gaulons Roland (ou Jean) (1925, Saint-Dizier, Haute-Marne) : Giraud Albert (1882, Lavaveix-les-Mines, Creuse) ; Harand Roland (1919, Caen, Calvados) ; Lachassagne Charles (1925, Fresselines, Creuse) ; Monteil Aimé (1899, Chénérailles, Creuse) ; Riquier Roger (1925, Aubusson, Creuse) ; Romanoeuff (ou Romanoff) Pierre (1922, Paris, XIIIe arr.) ; Sauvat François (1919, Aubusson).

[6] Audinat Jean-Louis (né en 1900, à Doyet, Allier) ; Besson Roger (1906, Bredons, Cantal) ; Binet Louis (1902, Saint-Désiré, Allier) ; Binet Pierre (1887, Domérat, Allier) ; Château Auguste (1914, Fromental, Haute-Vienne) ; Chirol Albert (1889, Montluçon, Allier) ; Damour René (1906, Montluçon) ; Philippe Drouilly (1905, Paris, XXe arr.) ; Dumas Paul (1907, Cheylade, Cantal) ; Gabay Claude (1924, Paris, VIIIe arr.) ; Lafontaine Jean (1924, Paris, VIe arr.) ; Lamoureux André (1910, Montluçon) ; Mathé Jean (1905, Domérat) ; Micheau Jehan (1907, Epineuil-leFleuriel, Cher) ; Parraud Armand (1904, Châteldon, Puy-de-Dôme) ; Renaud Marcel (1907, Paris) ;  Saviot Auguste (1906, Désertines, Allier) ; Sericola Antonio (1924, Castel-Del-Monte, Italie) ; Servant Georges (1903, Montluçon) ; Tantôt Roger (1924, Espinasse-Vozelle, Allier) ; Thébaut Jean (1924, Paris, XIVe arr.) .


SOURCES : Armand Gourbeix et Louis Micheau, Montluçon sous la botte allemande, Imprimerie du Centre, Montluçon, 1945 ; Suzanne et Jean Bidault, cassette audio du 25 août 1983, témoignages des familles de fusillés, Musée de la Résistance de Montluçon ; Montluçon notre ville, n° 214, juillet 1994 ; André Touret, Montluçon 1940-1944 : la mémoire retrouvée, Editions Créer, Nonette, 2001  ; Jean-Pierre Besse et Thomas Pouty, Les fusillés, Répression et exécutions pendant l’Occupation (1940-1944), Les Editions de l’Atelier, Paris,2006 ; https://maitron.fr/spip.php?article178762, notice Prémilhat (Allier), Carrière des Grises, 14 août 1944 par Michel Thébault, version mise en ligne le 26 février 2016, dernière modification le 30 juillet 2022 ;Die Sipo-SD | Chemins de mémoire (defense.gouv.fr), vu le 14 août 2022 ; les 42 fusillés de la Carrière des Grises – Histoire et Généalogie (overblog.com) ; Registre de l’État civil de Prémilhat, année 1944, du numéro 17 à 59, partie décès ;  Archives du Musée de la Résistance à Montluçon.

Ils ont résisté…

16 février 2020
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Liste des noms cités dans l’ouvrage de Robert FALLUT : « Hoche »

PhotoPrénomNOMPseudoLieu
CamilleALABART
DanielALABARTMontluçon
André ALABERGERE 
Albert   ALBESSARDUrçay
JeanAMEURLAINJean-Louis
StéphaneAMISET 
GeorgesANTOINEAntoine
FamilleAUBERGERTronget
Fernand AUBERGER
Arthur AUBOUARDSaint Hilaire
Jean-MarieAUCLAIR
AUCOUTURIERcheminots
AlfredAUDINAT(père)
LouisAUDINAT(fils)
Charles AUGUSTEMeillard
Elie AUGUSTIN
Pierre AUMOINEDomérat
GeorgesAUREMBOUTMeillard
LouisAUREMBOUTMeillard
LucienAUREMBOUTMeillard
MauriceAUTISSIERMontluçon
JeanBAC
BANIER
PaulBAQUIE
Léone BARBAT 
JacquesBARDONBoris
Jean André  BARRELMontluçon
Edmond BARTHONEYEMormon
MarcelBATISSE
Louis BAVAY(fils)Montluçon
Louis AugusteBAVAY(père)Montluçon
MmeBAVAYMontluçon
JeanBAZIRET
Charles BEAULATON
MartialBEDEMax
HenriBEGUINSaint-Yorre
ClaudeBELIN
Charles BELLIDONSaint Hilaire
RogerBELLIEN
FredéricBENOITRoanne
René CharlesBERBICHIER
Maurice BERLEMONT
AntoineBERNADATBuxières les Mines
ArmandBERTHELOTPinson
FernandBERTHOMIERMeillard
OdetteBERTHOMIERMeillard
AlbertBERTHON
JulesBERTHON
MmeBERTINDoyet
RogerBERTINSaint-Priest en Murat
AlbertBEUGNON
JeanBIDAULT
EmilienneBIDETTreban
Gilbert BIDETMeillard
JeanBIDET
Jean LouisBIDETMeillard
BIETTE
Lucien BILLAUD
BILLONMeillard
JosetteBILLOUX
LouisBLEZY
RenéBOIRON 
BOLLETMontluçon
LouisBONHOMME
BONNET
MarcBONNOTSouvigny
 BOUCHASSONFranchesse
DeniseBOUCHAVEAU
MBOUCHAVEAU
MmeBOUCHON
VictorBOUCHON
BOUCULAT
LouisBOUDIGNON
RobertBOUDIGNON
AbenBOUDONNAT
MmeBOULEMontluçon
RenéBOULEMontluçon
NoëlBOULICAUD
GabrielBOULZE
JosephBOURGEOISJojo
GeorgesBOURGOGNE 
GeorgesBOURIENNE
HenriBOURILLON
BOURNAUD  
PaulBOURNETPopol
MarcelBOUVET
Michel AndréBOUVET
BOUYETChef gendarmerieBellenaves
AntoineBOYER
BURLAUD
JeanBURLES
VictorCABANNEBuxières les Mines
AndréCALAMEBicot
Louis CAMPRON
CAPILLONgendarmeBellenaves
OdetteCAPION BRANGER
LucienCARRAT
MarcCECLIERFiloche
Henri CHAILLON
RogerCHAILLON
AndréCHALMET
FamilleCHALMINCressanges
Marie-LouiseCHALMIN
MaximeCHALMIN
CHANTOISEAUcheminots
LouiseCHARRIEREMontluçon
CHAUBIRONconseiller généralRocles
Paul  CHAUPIN
Marcel EugèneCHAVANNEMontluçon
Claude CHEMIN
MCHERAMYChef de gareReuilly
RogerCHEZEAU
André CHICAUDMontluçon
RobertCHICOIS
ClovisCHIRIN
Edmond CIVADE
HenriCLUZEL
FamilleCOGNETCressanges
Francis COGNETMeillard
RogerCOLLIN
IrèneCORDAT
ElianCOTAKIS
Louis COUILLEBEAULe Brethon
JeanCOURE
FélixCOURROUX
HenriCOURROUX
HenriCOURTADONPierre
CUISSINAT
LouisCUOQJean MAURIN
AndréCUSSINET
JeanDAGOURETGabySaint Plaisir
Xavierde BOURBON PARMEBesson
MmeDEBOUSSET
DEDION
DEFAYECommentry
FamilleDEPRESLEMeillard
JeanDEPRESLEJeannot
LucienDEPRESLE
LucienneDEPRESLEJeanine
SimoneDEPRESLE
Francis DEPRESLESMeillard
DEPRETZ Montluçon
  DEPRINVichy
FamilleDESFORGESSaint Plaisir
Lucien DESPERRIERSaint-Menoux
StanislasDOBROWOLKI
AntoninDONJON
Paul  DOUILLARDchauffeur du tacot
LouisDUBREUILliaison Montluçon LyonRiorges
Pierre AntoineDUBREUIL
ErnestDUCLOUXMontluçon
RenéDUFFAUTSapin
AlphonseDUGUiET
CélestinDUMAS
JeanDUMAS
René CharlesDUMAS
ErnestDUMONTCosne d’Allier
Louis DUMONTPouzy-Mésangy
Emile DUPLESSIS
AdolpheDUPONTVaux
MarcelleDUPONTVaux
RogerDUPRATMontluçon
RogerDUPRATMontluçon
RenéESTORGUEBibi
Roger ESTORGUE
PierreFAUREVichy
LouisFAYOLLE
LéonFEIX
AndréFERNANDTreban
FERNANDEZPedro
Léo FIGUIERE
GeorgesFILIATRE
JacquesFILIATRE
Paul  FORESDT
LouisFORT
MmeFORT
RogerFORT
AiméFOUGIER
JeanFOURNET
RenéFRANCE 
MmeFREYDERE
MFREYDIERESaint-Pourçain-sur-Sioule
MmeFREYDIERESaint-Pourçain-sur-Sioule
RobertGAGNEMontluçon
PaulGAILLARDJouet
RogerGARAUDY
Emile GARDE
JeanGARDE
FernandGATEAU
RenéGAUGUIN
GAULMINMeillard
AlexisGAUMEBourbon l’Archambault
HenriGAUMERiri
GeorgesGAVELLE
Marius GEORGESSaint-Germain des Fossés
GEORGESGendarme
RenéGERMAINCommentry
LouisGERVAISEMontluçon
GILLETCommentry
RobertGIRAUD
Robert GIRAULT
FamilleGODETMonestier
Auguste GONZALEZ
AndréGOUPILLE
JeanGOUTET
GustaveGOUXMontluçon
JeanGOZARDSaint Amand Montrond
ClaudineGRELICHE
PierreGRENIER
JeanGRESMontluçon
GREUZAT
GUDICELLI
Marcel  GUETONY
HenriGUICHONMeillard
LucienGUICHON
MarcelGUICHON
Jacques GUILLAUMINVichy
Léonie GUILLAUMIN
MmeGUILLAUMINLa Blanche
Alexandre GUILLET
JacquesGUILLIEN
FamilleGUITONYMarmignoles
LouisGUTH
SimoneGUTTIEREZ
SogranoGUTTIEREZ
JulesGUYOTMontluçon
DrHENRYLe Theil
HUGUET
JeanISNARD
GeorgesJACQUESSaint-Aubin
François JAMES
AlbertJARDILLER
JOBERTcheminots
Roger LouisJOUANINMontluçon
RobertJOYONBesson
MauriceJULIENNEMontluçon
Pierre KATZ
FélixKAUER
FamilleLACARINCressanges
MarcelleLACARIN
LACROIXcheminots
 LAFORMECommentry
Gilbert LAJARGEBuxières les Mines
LéonLAJARGEBuxières les Mines
Hervé LAMOINE
ErnestLANEURY 
 LARROUSSIEMontluçon
RaphaelLASSANDRE
LAURENTEdmond
AndréLECOURT
YolandeLECOURTEvelyne
LEGERLa Pipe
RenéLEIBER 
LELARGE
MarcelLEMOINE
LEMOINE
LucienLEPE
LESPILLETTEDédé
EugèneLESTEVE
 LEVYVichy
Louis LHUlLLIERDomérat
Jean-MarieLIVERNAISJean-Marie
MargueriteLIVERNAIS
ArmandLOEVEMBERG
EdouardLOEVEMBERG
RogerMAGNIERE
Théo MALLETVichy
PierreMALOT 
MANCINIMontluçon
Jean MARAMBERT
RobertMARCHADIER
Emile MARCHELIDONMontluçon
LucienMARCHELIDON
RenéMARCHELIDON
Georges MARRANE
EugèneMARSACMontluçon
MARTINEAU 
Jean MATHE
François MATHIEU
LéopoldMAUPAS
RobertMAURY
RenéMERLE
OdetteMETAIS
ArmandMICHARDColombier
Marie-LouiseMINETLe Brethon
Jean MISSONNIERMontluçon
Francis MITTON Bresnay
André MOINE 
MONTENDREAUcheminots
MORGANDCressanges
EmilieMORIN
RenéeMOURIER
Hippolyte MOUROUXMontluçon
MicezlawMUSKI
Alexandre NADAUD
AlphonsineNEUVILLEMeillard
FamilleNEUVILLEMeillard
Germain RolandNICOLAS
PACE-GRINMontluçon
PAILLOUX Montluçon
Emile PARNIERE Ygrande
GuyPARROT 
PATRIARCHE
EtiennePEIGUE
PELLETIER père
PELLETIER fils
Mathilde GabriellePERI
PaulinePERI
JulesPERONNION
Jules PERRONIN
PaulPERROT
RaoulPERROTMontluçon
Edmond PETITBébé Rose
Louis PETITJEANSaint-Sornin
GuiguitePIZON
HenriPOIRIER
HenriPONTETBuxières les Mines
GermaineQUATERMAIRE
QUENISSET
Alexandre QUILLET
JacquesRANOUX
RAVARD
Marie-LouiseRAVAUD
CdtRAVELOllier
MauriceRAYNAUD
JosephRAYNAUT
LouisRENANTPetit Louis
François RENAUDLoiseau
LouisRIBEAU
RenéRIBEAU 
JeanRIEU
AlbertRIGALJean
Jules LucienRINGENBACHChatelard
ChristianRIZO
LeopoldROBIN
Camille Léopold JulesROBLINMontluçon
HenriROMAINMontluçon
Yvette ROMAIN
René ROUCAUTE
AliceROUSSAT
JeanROUSSATSaint-Pourçain
LouisetteROUSSEAU
RenéROUX
ClaudeROY
AntoineROYERMatonMontluçon
  ROYETEbreuil
RogerRULMANN
Jean SABATIER
SALVERT
RrogerSANDRIER
SAPIO
PaulSCHMITT
AndréSERVANTMontluçon
SIRCA Berger
LouisSIRICO
JulesSOUDRY
Julien SOUDRY
LinoSTAFELLA 
TABOULOT
AndréTANTOT
FamilleTERRET
DenisTHEVENETMontluçon
FernandTHEVENET
RobertTHEVENETMeillard
FernandThévenetTreban
PaulTHEVENET 
Germain RolandTORNO
Raymond TRONCHE
UDRY
Fernande VALIGNATMontluçon
PierreVALIGNATMontluçon
Roger VARRIERASMontluçon
VENIAT
PierreVIGNEMaurice
LéonVIRLAT(curé)Besson
FernandVIRLOGEUXBuxières les Mines
Jean BaptisteVIRLOGEUXBuxières les Mines
MarcelVIRLOGEUX
Justin Henri LouisWEST
AntoineWUKA
MarcelZWILLING Metz

Derrière les noms

12 février 2020
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La mémoire de la Résistance passe par le récit d’événements dont le souvenir est gravé dans les esprits et parfois dans le terre de Résistance où sont plantées les stèles.

Derrière les noms

Mais ce sont d’abord les femmes et les hommes qui traduisirent leur idéal de liberté et de paix dans un engagement susceptible de vaincre la malédiction de l’occupation, de la collaboration, de la guerre et de ses drames. Parfois le nom n’est cité qu’au détour d’une page, et tantôt le parcours de résistance fait l’objet d’un long récit… Dans tous les cas il est important de préserver ce mémorial, ne serait-ce que pour permettre que les recherches permettent de nouvelles découvertes au croisement de quelques indices.

En relisant le livre que Robert FALLUT consacra à l’histoire du Camp Hoche, ce sont 380 noms croisés sur les terres du bocage bourbonnais, natifs d’ici, réfugiés ou passants utiles à la cause de la Résistance qui se retrouvent…

Les 380…

Camille ALABART, Daniel ALABART, André ALABERGERE , Albert ALBESSARD, Jean AMEURLAIN, Stéphane AMISET , Georges ANTOINE, Famille AUBERGER, Fernand AUBERGER, Arthur AUBOUARD, Jean-Marie AUCLAIR, AUCOUTURIER, Alfred AUDINAT, Louis AUDINAT, Charles AUGUSTE, Elie AUGUSTIN, Pierre AUMOINE, Georges AUREMBOUT, Louis AUREMBOUT, Lucien AUREMBOUT, Maurice AUTISSIER, Jean BAC, BANIER, Paul BAQUIE, Léone BARBAT , Jacques BARDON, Jean André BARREL, Edmond BARTHONEYE, Marcel BATISSE, Louis BAVAY, Louis Auguste BAVAY, Mme BAVAY, Charles BEAULATON, Martial BEDE, Henri BEGUIN, Claude BELIN, Charles BELLIDON, Roger BELLIEN, Fredéric BENOIT, René Charles BERBICHIER, Maurice BERLEMONT, Antoine BERNADAT, Armand BERTHELOT, Fernand BERTHOMIER, Odette BERTHOMIER, Albert BERTHON, Jules BERTHON, Mme BERTIN, Roger BERTIN, Albert BEUGNON, Jean BIDAULT, Emilienne BIDET, Gilbert BIDET, Jean BIDET, Jean Louis BIDET, BIETTE, Lucien BILLAUD, BILLON, Josette BILLOUX, Louis BLEZY, René BOIRON , BOLLET, Louis BONHOMME, BONNET, Marc BONNOT, BOUCHASSON, Denise BOUCHAVEAU, M BOUCHAVEAU, Mme BOUCHON, Victor BOUCHON, BOUCULAT, Louis BOUDIGNON, Robert BOUDIGNON, Aben BOUDONNAT, Mme BOULE, René BOULE, Noël BOULICAUD, Gabriel BOULZE, Joseph BOURGEOIS, Georges BOURGOGNE , Georges BOURIENNE, Henri BOURILLON, BOURNAUD , Paul BOURNET, Marcel BOUVET, Michel André BOUVET, BOUYET, Antoine BOYER, BURLAUD, Jean BURLES, Victor CABANNE, André CALAME, Louis CAMPRON, CAPILLON, Odette CAPION BRANGER, Lucien CARRAT, Marc CECLIER, Henri CHAILLON, Roger CHAILLON, André CHALMET, Famille CHALMIN, Marie-Louise CHALMIN, Maxime CHALMIN, CHANTOISEAU, Louise CHARRIERE, CHAUBIRON, Paul CHAUPIN, Marcel Eugène CHAVANNE, Claude CHEMIN, M CHERAMY, Roger CHEZEAU, André CHICAUD, Robert CHICOIS, Clovis CHIRIN, Edmond CIVADE, Henri CLUZEL, Famille COGNET, Francis COGNET, Roger COLLIN, Irène CORDAT, Elian COTAKIS, Louis COUILLEBEAU, Jean COURE, Félix COURROUX, Henri COURROUX, Henri COURTADON, CUISSINAT, Louis CUOQ, André CUSSINET, Jean DAGOURET, Xavier de BOURBON PARME, Mme DEBOUSSET, DEDION, DEFAYE, Famille DEPRESLE, Jean DEPRESLE, Lucien DEPRESLE, Lucienne DEPRESLE, Simone DEPRESLE, Francis DEPRESLES, DEPRETZ , DEPRIN, Famille DESFORGES, Lucien DESPERRIER, Stanislas DOBROWOLKI, Antonin DONJON, Paul DOUILLARD, Louis DUBREUIL, Pierre Antoine DUBREUIL, Ernest DUCLOUX, René DUFFAUT, Alphonse DUGUiET, Célestin DUMAS, Jean DUMAS, René Charles DUMAS, Ernest DUMONT, Louis DUMONT, Emile DUPLESSIS, Adolphe DUPONT, Marcelle DUPONT, Roger DUPRAT, Roger DUPRAT, René ESTORGUE, Roger ESTORGUE, Pierre FAURE, Louis FAYOLLE, Léon FEIX, André FERNAND, FERNANDEZ, Léo FIGUIERE, Georges FILIATRE, Jacques FILIATRE, Paul FORESDT, Louis FORT, Mme FORT, Roger FORT, Aimé FOUGIER, Jean FOURNET, René FRANCE , Mme FREYDERE, M FREYDIERE, Mme FREYDIERE, Robert GAGNE, Paul GAILLARD, Roger GARAUDY, Emile GARDE, Jean GARDE, Fernand GATEAU, René GAUGUIN, GAULMIN, Alexis GAUME, Henri GAUME, Georges GAVELLE, Marius GEORGES, GEORGES, René GERMAIN, Louis GERVAISE, GILLET, Robert GIRAUD, Robert GIRAULT, Famille GODET, Auguste GONZALEZ, André GOUPILLE, Jean GOUTET, Gustave GOUX, Jean GOZARD, Claudine GRELICHE, Pierre GRENIER, Jean GRES, GREUZAT, GUDICELLI, Marcel GUETONY, Henri GUICHON, Lucien GUICHON, Marcel GUICHON, Jacques GUILLAUMIN, Léonie GUILLAUMIN, Mme GUILLAUMIN, Alexandre GUILLET, Jacques GUILLIEN, Famille GUITONY, Louis GUTH, Simone GUTTIEREZ, Sograno GUTTIEREZ, Jules GUYOT, Dr HENRY, HUGUET, Jean ISNARD, Georges JACQUES, François JAMES, Albert JARDILLER, JOBERT, Roger Louis JOUANIN, Robert JOYON, Maurice JULIENNE, Pierre KATZ, Félix KAUER, Famille LACARIN, Marcelle LACARIN, LACROIX, LAFORME, Gilbert LAJARGE, Léon LAJARGE, Hervé LAMOINE, Ernest LANEURY , LARROUSSIE, Raphael LASSANDRE, LAURENT, André LECOURT, Yolande LECOURT, LEGER, René LEIBER , LELARGE, Marcel LEMOINE, LEMOINE, Lucien LEPE, LESPILLETTE, Eugène LESTEVE, LEVY, Louis LHUlLLIER, Jean-Marie LIVERNAIS, Marguerite LIVERNAIS, Armand LOEVEMBERG, Edouard LOEVEMBERG, Roger MAGNIERE, Théo MALLET, Pierre MALOT , MANCINI, Jean MARAMBERT, Robert MARCHADIER, Emile MARCHELIDON, Lucien MARCHELIDON, René MARCHELIDON, Georges MARRANE, Eugène MARSAC, MARTINEAU , Jean MATHE, François MATHIEU, Léopold MAUPAS, Robert MAURY, René MERLE, Odette METAIS, Armand MICHARD, Marie-Louise MINET, Jean MISSONNIER, Francis MITTON , André MOINE , MONTENDREAU, MORGAND, Emilie MORIN, Renée MOURIER, Hippolyte MOUROUX, Micezlaw MUSKI, Alexandre NADAUD, Alphonsine NEUVILLE, Famille NEUVILLE, Germain Roland NICOLAS, PACE-GRIN, PAILLOUX , Emile PARNIERE , Guy PARROT , PATRIARCHE, Etienne PEIGUE, PELLETIER , PELLETIER , Mathilde Gabrielle PERI, Pauline PERI, Jules PERONNION, Jules PERRONIN, Paul PERROT, Raoul PERROT, Edmond PETIT, Louis PETITJEAN, Guiguite PIZON, Henri POIRIER, Henri PONTET, Germaine QUATERMAIRE, QUENISSET, Alexandre QUILLET, Jacques RANOUX, RAVARD, Marie-Louise RAVAUD, Cdt RAVEL, Maurice RAYNAUD, Joseph RAYNAUT, Louis RENANT, François RENAUD, Louis RIBEAU, René RIBEAU , Jean RIEU, Albert RIGAL, Jules Lucien RINGENBACH, Christian RIZO, Leopold ROBIN, Camille Léopold Jules ROBLIN, Henri ROMAIN, Yvette ROMAIN, René ROUCAUTE, Alice ROUSSAT, Jean ROUSSAT, Louisette ROUSSEAU, René ROUX, Claude ROY, Antoine ROYER, ROYET, Roger RULMANN, Jean SABATIER, SALVERT, Rroger SANDRIER, SAPIO, Paul SCHMITT, André SERVANT, SIRCA , Louis SIRICO, Jules SOUDRY, Julien SOUDRY, Lino STAFELLA , TABOULOT, André TANTOT, Famille TERRET, Denis THEVENET, Fernand THEVENET, Robert THEVENET, Fernand Thévenet, Paul THEVENET , Germain Roland TORNO, Raymond TRONCHE, UDRY, Fernande VALIGNAT, Pierre VALIGNAT, Roger VARRIERAS, VENIAT, Pierre VIGNE, Léon VIRLAT, Fernand VIRLOGEUX, Jean Baptiste VIRLOGEUX, Marcel VIRLOGEUX, Justin Henri Louis WEST, Antoine WUKA, Marcel ZWILLING,

C’est ainsi qu’il serait utile que, dans toutes nos structures associatives, l’inventaire des connaissances soit fait pour lister les noms auxquels pourront s’attacher des morceaux d’histoire de la Résistance, actions, soutien, renseignement, arrestation, internement ou déportation, assassinat, etc.

Le tissus de la mémoire est fait de tous ces fils qui sont autant de lignes de vie qui se sont croisées.

Ne doutons pas qu’en cherchant partout ailleurs, sur les plaques des stèles, dans les témoignages ou dans les écrits il en est beaucoup d’autres à reconnaître…

La tâche est immense, mais aussi nécessaire !